The Lone Ranger est un western sale et violent, avec des personnages crépusculaires aux intentions troubles, une interprétation moderne et réaliste des mythes de l’Ouest américain. Enfin, pas tout à fait.


À l’origine, The Lone Ranger, c’est un feuilleton radio des années 1930, puis une série de bouquins dans la plus pure veine pulp, mettant en scène un justicier solitaire masqué et son fidèle compagnon indien qui redressent les torts dans le Far-West; le personnage a été adapté plus tard à la télévision dans des aventures dégoulinant de bons sentiments. Du coup, quand on entend que Disney veut en faire un film, on hésite.


Surprise: les auteurs ont pris le parti de la démolition des mythes et du second degré: on a donc le droit à un Lone Ranger ultra-idéaliste, un Tonto (le fidèle indien, joué par un Johnny Depp fidèle à lui-même) mystique et cinglé, une ribambelle de méchants pas piqués des hannetons, un cheval qui cabotine et des scènes très spectaculaires.


Surtout, ce qu’il ne faut jamais oublier, c’est que c’est Tonto qui raconte toute l’histoire, soixante ans plus tard. Dans le genre « narrateur peu fiable », difficile de faire mieux. Ou pire. Les gens qui sont allergiques au cabotinage vont râler sur le côté Pirate des Caraïbes N+1 du film, avec Johnny Depp qui fait des siennes; je l’ai pourtant trouvé bien plus juste dans ce rôle que dans les trois derniers films dans lesquels je l’ai vu jouer.


Après, il faut se laisser prendre à l’histoire: c’est de la grande aventure, avec des grands espaces (très belle photo, d’ailleurs), des grands sentiments, des grands enjeux et des cascades à grand spectacle. C’est très souvent drôle et souvent très drôle.


Dans le genre « blockbuster de l’été », il y a bien pire à voir ces temps que ce The Lone Ranger décalé; je vous le recommande donc avec enthousiasme: dépêchez-vous tant qu’il est encore en salles.

SGallay
7
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le 16 avr. 2015

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