Love & Friendship par Cinemaniaque

De l'art d'enfoncer les portes ouvertes.

Enième adaptation de Jane Austen, Love & Friendship souffre d'une multiculturalité qui lui est fatal : si les comédiens sont bel et bien britanniques, les producteurs sont plutôt irlandais, français et néerlandais là où le réalisateur est américain. Et quoi ? Eh bien Love & Friendship n'échappe dès lors pas à l'écueil de ce genre d'adaptation : faire un film "à la british" sans en saisir la moelle osseuse.

Car oui, les films britanniques peuvent regorger d'un humour raffiné et subtil, d'un deuxième degré de lecture parfois fascinant, et osent aborder des sujets tendus sous couvert de comédie flegmatique. Sauf que Love & Friendship ne prend aucun risque, se concentre sur l'arrivisme d'une milf séduisante et c'est tout. On enrobe le tout dans une mise en scène ponctuellement pop voire post-moderne, mais terriblement classique dans 90% des séquences. Et la beauté éclatante de Beckinsale, sur qui le temps ne semble pas avoir de prise, n'y change rien : c'est un peu lent, un peu chiant, pas forcément amusant car attendu au tournant.

Le film n'en demeure pas moins sympathique, et pourra plaire à une catégorie de spectateurs peu exigeants ou bons clients ; à titre personnel, je regretterai plutôt de ne pas avoir assez eu d'éclats d'originalité pour faire de ce Love & Friendship autre chose qu'une divertissement déjà passablement poussiéreux.