On n'a pas besoin d'un autre héros...

Après deux premiers opus post-apocalyptiques, George Miller revient sur sa célèbre trilogie Mad Max afin de nous offrir un ultime volet qui s'avère contre toute attente nettement plus différent. En effet, le réalisateur australien délaisse l'ultra-violence pour instaurer un nouveau monde moins chaotique, plus en proie à un renouvellement paradisiaque avec de nouveaux personnages plus intelligents et moins brutaux.

L'atmosphère culte du précédent volet devient par conséquent moins pesante, rendant ce dernier film beaucoup moins impressionnant... Mad Max 3 déçoit donc par cet indéniable manque de violence qui rendait les deux premiers opus si prenants mais se rattrape par un scénario moins manichéen voire même plus inventif, notre ex-flic vadrouilleur se retrouvant au cœur de nouveaux ennuis lorsqu'il se rend dans la cité de Bartertown gouvernée par deux rivaux, Entité (l'improbable Tina Turner) et Maître, nain rusé toujours accompagné d'un colosse indestructible, Bombe.

Certes dénuée d'hémoglobine, cette première partie s'avère néanmoins dans la même veine que les deux précédents films, dans leur continuité, la population tentant de reconstruire une certaine humanité encore barbare mais toutefois plus civilisée. Nous y découvriront par ailleurs le fameux Dôme du Tonnerre où Max affrontera ledit Bombe dans un combat virulent inspiré par celui de New-York 1997. En revanche, la deuxième partie du métrage est très décevante, Max se faisant exiler puis recueillir par une bande d'enfants sauvages voyant en lui leur rédempteur.

Plus grotesque, calme et infantile, cette immense demi-heure contraste avec tout ce que l'on a pu voir jusqu'à présent et tranche avec l'univers au préalable proposé au profit d'un approfondissement de l'histoire elle-même de la trilogie où l'on en apprend un peu plus sur la catastrophe ayant plongé le monde dans le chaos. Reste heureusement la dernière partie du film avec un affrontement final en bolides toujours aussi excentriques, loin derrière l'excellence du deuxième opus mais suffisamment bourrée d'action pour rehausser un ultime film inégal, décevant mais néanmoins regardable.