Un monde post-apocalyptique punk et métalleux, une course poursuite effrénée de deux heures, un des

Il y a plus d’un an de cela, je tombais sur le trailer de Mad Max Fury Road et mes yeux restaient scotchés. Ce que promettait ce film était tout ce dont j’attendais d’un blockbuster en mêlant action et intrigue puissante à tous niveaux. Éprouvant une terrible envie de découvrir cet univers, je me précipitais dans ma DVDthèque et en attrapais l’intégrale de la trilogie initiale. Hormis le troisième épisode en demi-teinte, les deux premiers volets sont très impressionnants pour leur direction artistique, notamment avec un budget aussi restreint.


Ce 4ème opus répond à toutes ses promesses, et fait aujourd’hui l’unanimité autant chez les spectateurs, que pour les critiques. En voici les raisons.


Tout d’abord l’univers, une société post-apocalyptique dépourvue de repères, où règne Immortan Joe, leader d’une bande d’illuminés prêts à donner leurs vies pour le servir. Il doit son pouvoir à une nappe d’eau abondante, qu’il distille au compte-goutte auprès de ses fidèles. Si dans les premiers volets de la trilogie le pétrole était au cœur des enjeux, ici c’est l’eau qui le remplace.


En second lieu, ses courses poursuites enragées, pimentées par le vrombissement constant des V8. Une fois l’intrigue posée, on est pris dans une déferlante de poursuite quasiment sans relâche et avec une fluidité impressionnante. Ceci est d’autant plus louable parce que l’action est renforcée par les prises de vues réelles. Car, toutes les cascades impliquant ces puissants moteurs ont bien eu lieu ! L’intelligence de George Miller réside dans sa volonté d’utiliser les effets spéciaux en renfort de l’action (comme la tempête de sable ou encore le bras mécanique de Furiosa) et non pas à la place de l’action. C’est souvent ce que je reproche aux blockbusters d’aujourd’hui, où la plupart des scènes sont jouées devant un fond vert, ne laissant pas la possibilité pour les acteurs de pouvoir être totalement immergés dans l’histoire. Les véhicules sont tous très recherchés et offrent des arcs scénaristiques uniques permettant de décupler l’action. On est littéralement à bord de ces engins de mort. Notre cœur bat à 150 BPM et frôle la crise cardiaque : lance-flammes, coups de feu et explosions rythment cette course poursuite brutale et infernale.


En parlant de rythme, voici une raison de plus de son succès : la bande sonore. Elle prend la forme d’un opéra-rock moderne, où les cris stridents des guitares électriques ainsi que les frappes lourdes des tambours rencontrent les doux violons de la musique classique. La bande originale est intimement liée à ce que l’on voit à l’écran puisqu’elle fait aussi écho avec les personnages, comme par exemple le guitariste perché devant son mur d’enceintes, menant les troupes d’Immortan Joe au combat.


En dernier lieu, je tire mon chapeau au duo d’acteurs qui a dû faire face à une forte contrainte. En effet, les dialogues sont limités, laissant place à un jeu d’acteur plus physique. Cela a pour avantage une fluidité au niveau de l’action et permet d’éviter les dialogues consensuels, entendus, répétés des dizaines de fois.


Charlize Theron, interprétant le rôle de Furiosa, abandonne sa féminité légendaire pour laisser exprimer l’essence même du personnage en quête de rédemption. A contrario de la plupart (pour ne pas dire la totalité) des blockbusters, la femme occupe une place plus importante ici : elle n'est pas reléguée à un simple rôle de potiche. In fine, elle est la véritable héroïne de ce premier opus, laissant Max (Tom Hardy) dans un rôle plus discret. Pour autant, cela ne fait pas de lui un homme sans saveur, bien au contraire ! Ses visions macabres, son attitude de dur à cuire et ses tourments font de lui un personnage passionnant.


Nul doute que l’intention de George Miller est de développer le personnage de Max sur la longueur. Dans ce premier volet (car oui, deux autres suites sont en production et l’on peut s’en réjouir !) Max se dévoile tel un sauvage, reflet de la société qui l’entoure, et je suppose qu’il va progressivement évoluer et tenter de retrouver une part humaine.


La première trilogie de la saga a permis à Mel Gibson de se faire connaître. Celle-ci confirme le talent du duo d’acteurs hollywoodien.


Verdict


Tout droit sorti du « Mastermind » George Miller, comme le soulignent à plusieurs reprises les acteurs dans leurs interviews, il réussit le tour de force de réaliser un film explosif sans pour autant faire du Michael Bay. A la fois punk et malsain, ce western post-apocalyptique aux odeurs de tôle froissée, est une œuvre purement viscérale et vectrice d’émotions intenses !


Lourd de sens, en deuxième lecture Mad Max Fury Road reflète le côté cynique de notre monde : une société violente, où le pouvoir, la déshumanisation et le fanatisme sont au cœur des enjeux de notre temps.

Kevin_Robert
10
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le 17 nov. 2019

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Kevin Robert

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