Il y en a qui ne jure que par la Bible. D'autre par le Coran, ainsi que certain par la Torah. Moi, je préfère me référer au Saint Mad Max 2. Le film ultime en terme de série B. C'est pour cela que quand j'ai appris que 34 plus tard (je ne compte pas le troisième volet), un nouveau Mad Max allait sortir sur les écran de cinéma, j'ai d'abord exulté. Puis j'ai pleuré. De tristesse, puis de joie. Puis de tristesse à nouveau. Quand, j'ai vu que Mel Gibson n'était pas au casting j'ai pensé au suicide. Puis, j'ai appris que c'était George Miller qui serait aux manettes ce qui m'a redonné le gout à la vie, avant de le perdre à nouveau en me souvenant que c'était aussi lui qui a réalisé le troisième volet et que pendant ces 34 années, Miller a vendu son âme au Diable pour pondre Happy Feet. HAPPY FUCKING FEET ! Le mec réalise le film le plus badass de tout les temps, et se suicide socialement en réalisant un film pour gamin avec des pingouins qui chantent ! Bref, tout ça pour dire que avant que le film ne sorte, je ne savais pas trop si je devais me réjouir ou non de voir une de mes licence cinématographique préféré ressortir au cinéma. Puis le film a finit par sortir et les critiques ont commencé à tomber. Et ô surprise, tout le monde s'accorde à dire que ce "Mad Max : Fury Road" envoie du steak, genre mega grave ! Il fallait que je m'en assure personnellement.
Ne faisons pas durer le suspens plus longtemps : "Mad Max : Fury Road" est un vrai Mad Max. Dès les première minutes, je me suis retrouvé en terrain connu. Alors, certes, Max n'a plus la même gueule, mais l'univers est bien là. Des looks improbables, des engins infernaux, de la ferraille, des flammes, du cuir, de la poussière et du sable. Rien a bougé depuis 1981. Même le méchant à un look divinement 80ies. Je vous avouerais que la vision de ces plans larges ou 35 buggys poursuivent un semi-remorque en plein désert, m'ont donné des frissons ainsi qu'un début d'érection.
Avec ce nouveau volet de Mad Max, George Miller a poussé à l’extrême tout ce qui faisait le sel de la série. C'est comme avant, mais puissance 10. Vous avez aimé la course poursuite finale de Mad Max 2 ? Alors Miller vous propose cette même poursuite mais pendant 2 heures et avec des moyens techniques modernes qui rendent possible des scènes d'actions totalement invraisemblable. Le scénario n'existe presque pas. Il pourrait se résumer à "c des baniole ki kourse un kamion ds le déser". Mais on n'en demande pas plus. La réalisation en revanche est époustouflante. Il se passe environs trente truc à le seconde et tout est parfaitement lisible. Rarement le chaos n'aura été aussi fluide.
Mais bien avant la réalisation, il y a quelques chose qu'il faut absolument souligner dans ce Mad Max. Généralement on salut volontiers la qualité des acteurs, du réalisateur, du scénariste ou parfois du chef-op'. Mais on pense rarement aux types qui ont travaillé en amont du tournage. Ici, je veux surtout parler des types qui ont imaginé les costumes et les véhicules. C'est d'un telle richesse, que le film mériterait que l'on fasse un arrêt sur image sur chaque scène pour admirer tous les détails, invisible dans le feux de l'action.
Mais tout est-il si génial dans Mad Max : Fury Road. Malheureusement non, pour deux principales raisons. Tout d'abord j'ai trouvé le film un peu trop "soft". Evidemment tout est relatif. Mais je rappelle quand même que le premier volet comporte une scène de viol ainsi que le meurtre d'une mère et de son bébé. Je rappelle également que Max, c'est le genre de mec qui attache un type à une voiture en train de brûler avec une paire de menotte avant de lui donner une scie puis de se barrer comme un gros enculé. Finir manchot ou brûlé vif. Quand Max se venge, il ne le fait pas à moitié. Le Max version 2015 n'est plus vraiment Mad. Tout juste un peu bourru. La réalisation va dans ce sens. Toutes les scènes violentes susceptibles de choquer sont filmés hors-champs. Sans doute pour des raisons purement mercantiles. C'était déjà le gros défaut du troisième volet et j'ai été déçu de le retrouver ici. La seconde chose qui m'a chiffonné, c'est la mise en retrait assez étrange de Max. Pendant la première partie du film, Max subit l'action attaché à une voiture sans pouvoir bouger, puis se fait rapidement voler la vedette par Charlize Theron, le réel personnage principal (par ailleurs très réussi).
Ces deux raisons font que cette version moderne ne surpasse pas le second volet, qui maintient sa place de leader incontesté de la série B. Mais cela n’empêche pas Mad Max : Fury Road d'être un putain de film qui déchire sa race. La preuve que même aujourd'hui, le mot "blockbuster" ne rime pas forcément avec "conformisme".