Heureusement que je n’avais pas regardé la bande annonce avant de voir le film. Je ne serais surement pas allée le voir. Le résumé de 2 min ne fait, selon moi, pas honneur au film, et laisse penser qu’il sera un ramassis de mièvreries mielleuses à souhait, loin de la finesse dont Allen sait souvent faire preuve (pas toujours…).

Comme souvent je n’avais ni lu le synopsis, ni lu les critiques avant d’aller le voir. Très bonne surprise. On voit un Colin Firth au top du rationalisme et du cynisme, et c’est assez jouissif. Très loin donc de la bande annonce qui annonce 1h30 de comédie romantique banale. Comme à son habitude, sous l’esthétique du film avec ses paysages tout beaux et ses musiques d’époque (qui rappellent beaucoup trop Midnight in Paris cela dit, et qui font parfois passer certaines scènes pour des spots publicitaires), il y a un fond plutôt profond où les rationnels affrontent les rêveurs, persuadés que tout n’a pas d’explications logiques.

Etrangement, j’ai l’impression que si Colin Firth est parfait dans son rôle et qu’aucun autre acteur n’aurait pu mieux faire, j’ai un doute concernant Emma Stone. Certes, son rôle de medium insouciante lui va parfaitement, mais je n’ai pas été scotchée par sa performance. C’est probablement son personnage qui, en somme, est peut-être un peu creux. Paradoxal pour le personnage principal.

Plusieurs fois, je me suis dit « Pitié Woody, ne termine pas le film là-dessus » ou « cette scène ne va pas vraiment se passer comme ça ? », et non. Woody Allen n’est pas tombé dans le cliché, qui était l’un des maîtres mots de Midnight in Paris (que j’avais pourtant adoré, je tiens à le préciser). Petit regret : que le film ne se soit pas terminé 30 sec avant. Je ne vais et veux pas spoiler, mais le film aurait pu gagner en charme…

En bref, on a un film cynique, rafraichissant, qu’on attribuerait d’office à Woody Allen même si son nom n’était pas sur l’affiche, tant le style est reconnaissable. Le hic c’est qu’il ressemble tout de même beaucoup à Midnight in Paris, les clichés en moins. Le thème du « il faut une part de rêve pour être heureux » est encore exploité, certes intéressant, mais peut-être un peu redondant.

Même le titre : combien de fois ai-je failli dire ou écrire « Moonlight in Paris » ou « Magic in Paris » ?
AdèleF
5
Écrit par

Créée

le 11 sept. 2014

Critique lue 326 fois

2 j'aime

1 commentaire

AdèleF

Écrit par

Critique lue 326 fois

2
1

D'autres avis sur Magic in the Moonlight

Magic in the Moonlight
Docteur_Jivago
6

Illusion magique

D'une ponctualité à toute épreuve, Woody Allen garde son rythme d'un film par an, ici son 43ème. Nous emmenant durant les années 1920 dans le sud de la France, il nous entraîne dans l'histoire d'un...

le 23 oct. 2014

51 j'aime

23

Magic in the Moonlight
EvyNadler
6

Je ne vous jette pas la pierre, Emma.

Je me lance Woody Allen et je sais d'avance que je vais voir un petit film. Je suis un abruti, un pessimiste, un peu comme le personnage de Colin Firth, héros du film, magicien désenchanté qui ne...

le 5 déc. 2014

40 j'aime

2

Magic in the Moonlight
pphf
6

Sors de ce corps, Gérard Majax

Je n’y crois pas du tout – j’y crois – je n’y crois pas – je n’y crois pas du tout – J’y crois … L’intrigue est plus que légère. Un illusionniste réputé, à la demande d’un collègue déboussolé,...

Par

le 26 oct. 2014

31 j'aime

4

Du même critique

Laurence Anyways
AdèleF
10

Ca fait partie de la liste de choses que tu dois avoir vu dans ta vie

Xavier Dolan nous fait un petit retour en arrière : back to the 90s avec des costumes qui nous donnent l’impression d’être dans un épisode du Prince de Bel Air. Passons sur ses prouesses esthétiques...

le 11 juin 2014

6 j'aime

1

Elephant
AdèleF
7

Le summum du troublant

Je crois avoir déjà parlé dans une de mes précédentes critiques du malin plaisir que prenaient certains réalisateurs à utiliser du Beethoven pour augmenter l’intensité malsaine de certaines scènes...

le 11 nov. 2014

3 j'aime

Enemy
AdèleF
7

Le retour de Spider-Man

Il y aura beaucoup de spoilers dans cette critique, autant vous prévenir. Avant, j’avais une relation très compliquée avec les araignées. Mais ça, c’était avant. Maintenant, c’est pire. Mygales qui...

le 8 sept. 2014

3 j'aime