Il y a quelque chose de magique dans les relations des personnages...

C'est fascinant la capacité qu'a Woody Allen de ne pas se renouveler en se renouvelant. Magic in the Moonlight reprend l'histoire et les personnages habituels du réalisateur et fait quelque chose d'original et d'incroyablement beau.

Tout le scénario tourne autour de la perception du réel et des illusions : un célèbre magicien, qui est extrêmement terre-à-terre, rationnel, et qui ne jure que par la logique, est contacté pour surveiller une jeune femme qui serait medium. Il décide d'aller à sa rencontre, persuadé qu'elle n'est qu'un imposteur de plus qu'il démasquera, mais il ne parvient pas à déterminer si ses dons sont réels ou pas. Il est intriguant de constater que finalement, ce n'est pas important de savoir si elle a vraiment des pouvoirs ou pas, le film construit des choses en dehors de cette intrigue qui deviendront finalement plus importantes. J'adore le dernier dialogue entre le magicien et sa tante, c'est l'un des mieux écrit du réalisateur, c'est drôle, touchant, humain.

Le jeu des acteurs est parfait, il n'y a absolument rien à redire. Colin Firth est hilarant en prestidigitateur cynique et méprisant, tandis qu'Emma Stone irradie le spectateur par sa présence. Déjà qu'elle avait un charme fou dans ses autres films, imaginez-la filmée par Woody Allen ! Sa façon de parler, son sourire, tout cela nous hypnotise comme cela hypnotise les personnages du film.

Enveloppez tout ça dans une ambiance des années 20, une musique qui alterne le jazz et le classique ainsi que les somptueux paysages du sud de la France et vous obtiendrez un des meilleurs Woody Allen. Il a égalé mon petit préféré, Manhattan, mais seul le temps pourra me permettre de dire s'il l'a dépassé. Allez le voir, on ressort avec un sourire niais de la salle.