Technical tragedy: (le) four !

1967, la carrière des anglais fous a bifurqué, direction inventivité
génie créatif, expérimentation et série ininterrompue de succès.
Non avares de projets aussi divers que variés, musique, cinéma
les quatre de Liverpool veulent tout essayer, emmenés par McCa.

Les tournées finies, chacun s'investit dans le swinging London
l'entreprise Apple est conçue, on a appuyé sur le bouton "on".
et c'est sur le chemin qui le ramène vers la perfide Albion,
que Paul, de retour des états unis, a l'idée, là, dans l'avion.

Ce sera un trip sous acide, une odyssée onirique circulaire
ayant pour véhicule un car, et des passagers spectaculaires.
L'illustration se fera comme il se doit en chansons, I am the warlus
The fool on the Hill, you mother should know, autour d'un bus !

Mais hélas ! L'entreprise va être, c'est terrifiant, le premier échec
alors que tout ce qui avait été tenté jusque là constituait la Mecque
Et si cela a foiré, c'est regrettable, c'est pour une raison technique
vraiment c'était ballot, aussi, il fallait bien qu'il y ait un jour un hic.

L'objet avait été conçu pour faire exploser et festoyer les couleurs
mais la BBC, qui diffusa le film pour Noël, fut vue, quel malheur !
Par une majorité de téléviseurs qui étaient tristement noir et blanc
Du coup, le résultat fut, on s'en doute, carrément très décevant !

C'est très dommage, par que l'idée ne manquait pas de panache
de scène cultes, comme John nourrissant à la pelle une vieille ganache
à coup de spaghettis en sauce, moment précurseur des Monty Pythons
ou comme ce moment où ils sont tous déguisés, par exemple en dindon

Trop en avance sur leur époque ? Trop loin dans le psychédélique ?
Le film sera la première œuvre fortement rejetée par le public.
C'est aussi la première fois qu'ils doivent se débrouiller sans Epstein,
leur manager de toujours, désormais, snif, tout se fera sans Brian.

Et c'est donc, fallait bien que ça arrive, à partir de Magical Mystery Tour
qu'on entendra et verra les créations des Beatles sous un autre jour
Plus fous, plus libres, plus mûrs mais aussi livrés à un conflit d'égo,
la fin ne sera plus très loin, les tensions seront plus fortes que les mots.

Jusqu'à la fin, pourtant, chaque nouveau disque, peut-être à part Let it Be,
sera un chef-d'œuvre surpassant le précédent, dans un enchainement inouï
Le disque tiré de Magical est le réceptacle à quelques unes des plus magnifiques
compositions du meilleur duo de compositeurs qu'ait porté ce siècle épique.