C'était très, très mal engagé... une femme "passionnée" (dit le résumé, mais traduisez "complètement nympho") jette son dévolu sur le premier malheureux venu (= "est tombée sur la tête et se ridiculise dans tout son village"), provoquant la colère de sa mère, une maîtresse femme (= "une furie aussi maternelle qu'un os de seiche"). La campagne est jolie, les cigales s'éreintent à la tâche, et nous sommes "au milieu du XXème siècle", et là, tu réalises que tu es un dinosaure, parce que même les époques peu lointaines que tes parents évoquaient quotidiennement quand tu étais jeune ont désormais l'air de sortir d'un livre d'histoire. Passons. Tu as le temps de te dire des tas de choses, en fait, pendant que l'héroïne se jette à la figure des gens les fesses en premier, parce que, il faut bien l'avouer, ça n'est pas l'empathie qui t'étouffe au début, devant cette galerie de personnages très peu sympathiques. Heureusement, ça s'arrange nettement une fois que l'héroïne se fait dégager en Suisse, repère incontournable de tous ceux qui rencontrent des problèmes que la France rechigne à résoudre... c'est encore vrai pour la fin de vie "dans la dignité", mais je ne voudrais pas ouvrir un débat sur nos indignités nationales à présent que Pétain est en odeur de saint... et allez, me revoilà partie ! ^^ Je reviens au film qui nous occupe : le sanatorium, ça aurait pu être la fin du film. Le temps s'y étire encore davantage et on commence à soupirer sérieusement, d'autant que la nana jette à nouveau son dévolu sur un pauvre gars qui ne lui a rien demandé. Il n'y a guère que dans les films français que l'individu éhontément allumé par une sylphide concupiscente se laisse épouvanter, mais passons. Au final, l'histoire décolle enfin et je regrette de ne rien pouvoir en dire pour préserver l'intérêt, mais ça valait le coup d'attendre un peu la révélation qui va autoriser un dénouement digne de ce nom, alors qu'on se sentait mal engagé... Après, ça n'est pas non plus Night Shyamalan et ses twists diaboliques, hein, ne vous emballez pas, mais ça justifie les trésors de patience qu'on a déployés jusque là, c'est déjà bien. En outre, ça permet de réaliser que nous pourrions avoir notre Viggo Mortensen à nous, en France, même si en tant qu'invité espagnol, en la personne d'Alex Brendemülh...

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le 17 nov. 2018

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