2 ans ont passé, je me retrouve maintenant dans les parfaites conditions pour parler calmement de cette immondice mais pas de la même manière que d'habitude. Afin d'être sûr de pouvoir expliquer avec la plus grande précision possible pourquoi selon moi, ce pur étron n'aurait jamais dû voir le jour, je vais exceptionnellement critiquer chaque partie du scénario de la première à la dernière minute de film. Ceux qui ont lu ma critique d'Alice au Pays des Merveilles savent à quel point je chie sur Linda Woolverton. Anecdote amusante, je ne savais même pas que c'était elle qui avait scénarisé la purge que je vais critiquer dans un instant quand j'étais allé le voir au cinéma. Ce n'est qu'après que j'ai compris d'où venait un tel manque de respect et de compétence.
Ne perdons pas plus de temps, c'est parti!


Le film commence donc sur plusieurs plans d'ensemble où la narratrice nous dévoile un Royaume lointain où existent deux peuples: Le peuple de la Lande et les humains. Ces derniers n'apprécient pas particulièrement les créatures féeriques. Pourquoi? Parce que la Lande renfermerait apparemment des richesses que les humains ne pourraient jamais trouver sur leurs terres. Gardez bien ça en mémoire d'ailleurs, le film ne ressortira plus jamais cet élément de l'intrigue. Tous les événements qui vont suivre n'auront plus rien à voir avec cette excuse bidon.


Alors qu'on s'attarde sur les paysages de la Lande très verts, très colorés et fournis de créatures en tous genres faisant rappeler une certaine planète Pandora (ai-je omis le fait que c'est le chef décorateur d'Avatar qui réalise ce film?), nous découvrons notre héroïne, une petite fée ailée nommée Maléfique (je ne ferai pas de blague dessus, disons juste que rien que cette idée de merde résume la débilité profonde de ce long-métrage). Celle-ci, malgré son jeune âge, est la gardienne de la Lande empêchant tous les humains d'entrer sur son territoire, territoire où sont d'ailleurs présentes les trois fées (qui, je ne sais pour quelle raison, ne reprennent pas les noms du dessin animé, et ce n'est pas plus mal car on aura un peu moins l'impression que nos personnages adorés se font pisser dessus pendant 1h30).
Visiblement, pas une mauvaise idée de vouloir rapprocher Maléfique et les trois fées. Cela peut même être assez prometteur quant à leur relation. Linda Woolverton ne trahira malheureusement pas sa réputation et ne se servira à aucun moment de cette idée scénaristique qui aurait pu rendre les personnages tellement plus intéressants.


Mais bref! La Lande est en panique, un humain a pénétré sur leur territoire. Pourquoi? Car il a voulu voler une... pierre. Non vraiment c'est tout. Je n'ai pas compris non plus. J'ai repassé la scène plusieurs fois pour voir s'il y avait un effet spécial rajouté à la post-prod mais non. C'est juste une pierre toute pourrie comme le fond du lac en abrite des centaines (mais Eh! C'est parfait pour un effet 3D! Ah ben tiens, voilà un effet 3D!). Maléfique ramène donc le jeune garçon nommée Stéphane à la frontière. Là-bas, les deux enfants semblent bien s'entendre et commencent même à s'aimer. On apprendra par cette scène que Maléfique est sensible au fer qui, juste par un toucher, peut la blesser. Regrettant que sa bague l'ait touchée, Stéphane la jette (la bague, pas Maléfique) au loin dans le champ (il ne pouvait pas la mettre dans sa poche non? Pour un paysan pauvre comme il le dit, cet objet pourrait lui sauver la mise s'il est effectivement sans le sou).


Pendant des années, la relation entre les deux tourtereaux évolue jusqu'à un stade amoureux. N'espérez pas pouvoir ressentir ce lien, la narratrice expédiera ça en 1 minute, même moins! Il faut d'ailleurs s'habituer à ce que tout le film se déroule ainsi. Un lien émotionnel important doit se produire? Laissons la voix-off s'en charger! Comme ça, le film de dépassera pas les 1h30 (les pauvres gosses, ils vont s'endormir sinon) et il n'y aura pas besoin de savoir écrire un scénario.
Mais un jour, alors que Maléfique est devenue adulte (la pauvre petite, elle est passée d'une rondelette à une botoxée), les habitants de la Lande s'aperçoivent que l'armée des humains s'apprête à les attaquer (Eh ben ils en ont mis du temps! Ça fait quoi.. 15 ans qui ont passé depuis le début du film? Pour une terre qu'ils convoitent autant, ils ne semblent pas très pressés de s'en emparer!).


Passé une bataille pas trop mal foutue bien que très courte, la Lande vainc les humains et le Roi Henri est sévèrement blessé par Maléfique. Le vieux souverain décide alors que quiconque arrivera à tuer la gardienne de la Lande pourra monter sur le trône. Stéphane, qui est devenu garçon de chambre depuis le temps, entend les paroles du roi et décide d'agir.
Stéphane va donc à la rencontre de Maléfique qu'il n'avait plus vu depuis bien longtemps. Un moment déchirant? Les retrouvailles entre deux amoureux issus de deux camps différents pris dans une guerre qui les dépasse? Ça va faire du bon boulot pour la narratrice! Check!
20 secondes (ne) suffisent (pas) pour résumer leur chagrin, leur amour et leurs regrets. Pas besoin de les voir discuter, les gosses risqueraient de s'attacher au grand méchant Stéphane.


Celui-ci fait boire à Maléfique un somnifère mais il ne peut se résoudre à la tuer (un dernier brin d'espoir pour que le personnage soit intéressant, c'est pourtant la dernière fois qu'il montrera un geste d'affection vis-à-vis de son amante) et décide plutôt à la place de lui couper les ailes pour les ramener au roi et lui faire croire qu'il l'a vraiment tuer.
J'aurai pu gueuler sur le fait qu'il aurait pu trouver une autre solution pour faire croire au roi qu'il l'avait tué et sans blesser Maléfique mais je dois quand même admettre que ça serait un peu de la mauvaise foi dans le sens où il prend juste la mauvaise décision mais une décision logique par rapport à ses pensées à cet instant précis du film. Si je dois juger ce qui lui arrive par la suite, je vomirai sur cette scène mais à sa décharge, je lui accorde ça.


Le lendemain, Maléfique se rend compte qu'elle s'est faite bernée et n'arrive plus à se relever, la douleur étant trop grande. Stéphane entend ses cris de couleur au loin dans la Lande (mais qu'est-ce qu'il fout encore là?! Il attendait qu'elle se réveille pour partir?!) et part.
Je me pose une question soudainement: PERSONNE dans la Lande n'a vu ce grand nigaud partir avec les ailes de Maléfique? N'a-t-on pas vu bien plus tôt dans le film que les créatures sont partout dans la Lande et qu'elles n'ont eu aucun mal à le repérer la première fois qu'il est entré sur leur territoire? Qui plus est, en temps de guerre, ça semblerait bien stupide qu'il n'y avait aucun garde pour veiller à la frontière de nuit.
Pitié, dites-moi qu'il y aura au moins quelqu'un avec un cerveau dans ce film... Non? Zut.


Mais bref, Maléfique arrive finalement à se relever faiblement en se construisant sa future canne magique. C'est d'ailleurs une des rares scènes symboliquement intéressantes dans le film. La gardienne va enfouir sa tristesse dans les ruines d'un château lugubre (oui je sais, c'est celui du dessin animé, il ne réapparaîtra qu'une seule fois et n'est là que pour le clin d'oeil) puis un jour, sauve un corbeau de la mort en le transformant en un humain. Celui-ci lui devant la vie, il devient "ses ailes" et va espionner pour sa nouvelle maîtresse.
Il va au château et se rend compte que Stéphane se fait couronner roi (quel bol d'être arrivé pile-poil au bon moment le bon jour, d'autant qu'on ne sait pas combien de temps d'est écoulé depuis la trahison de Stéphane), il va alors rapporter ce qu'il a vu à Maléfique. Cette dernière explose de rage et plonge la Lande dans les Ténèbres en devenant la Suprême Gardienne de son peuple (elle ne l'est pas déjà?!) et se fait craindre par les siens.
Cette scène me fait personnellement pouffer de rire. Qu'est-ce qui lui prend de plonger sa propre terre dans le noir? Pourquoi son peuple la craint-elle? Elle ne fait absolument rien de mal(éfique), elle reste juste sûre d'elle et froide comme elle l'était déjà au départ!


Bien plus tard, le corbeau Diaval informe Maléfique que l'épouse de Stéphane attend un enfant. Maléfique se prépare donc à entrer en scène.
Y a que moi que ça choque? Si la reine attend un enfant, ça veut donc dire que 9 mois grand minimum sont passés depuis la scène précédente. Et Maléfique n'a rien foutu pendant tout ce temps? Ça fait presque un an qu'elle glande sans jamais avoir cherché à nuire aux humains? La fameuse fée démoniaque pleine de haine envers son amant n'a rien fait? Non? Rien du tout? Même pas une attaque sur des villages d'humains innocents pour culpabiliser Stéphane?
Ah mais non suis-je bête! Si elle fait quelque chose de mauvais, les enfants ne vont pas s'attacher à elle. Ce n'est pas comme si on avait assisté à toute une intro de 20 minutes qui révélait une autre facette du personnage pouvant la rendre identifiable aux yeux des bambins.. une minute.


Mais enfin oui! C'est le jour du baptême de la petite Aurore, la fille du roi Stéphane. Tous les hauts dignitaires sont rassemblés à ce grand événement, y compris les fées. Oui. Les fées. Celles qui viennent de la Lande. La Lande qui est en guerre avec les humains. Elles sont au baptême. Apparemment, ça ne gêne personne. Je désespère.
La suite on la connaît, les fées commencent à faire cadeau d'un don spécial à la petite Aurore mais avant que la troisième ne puisse le faire, Maléfique vient gâcher la fête et lance sa malédiction sur le bébé.
Et paradoxe total, nous avons là à la fois la meilleure et la pire scène du film.
La meilleure car objectivement, il s'agit d'un des rares moments prenants et plutôt bien réalisés, Angelina Jolie pète la classe (c'est la seule fois du film où le script l'autorise à jouer la vraie Maléfique) et la musique déchire.
La pire car elle représente tout ce qui tue le film. La scène est quasiment la même que dans le dessin animé à un détail près. C'est Maléfique et non la troisième fée qui impose la résolution du sortilège par cette fois-ci une baiser d'amour sincère (d'ailleurs, on ne saura jamais si la troisième fée a donné son don, on oublie!).
Voilà. Voici l'instant-même où le spectateur perd espoir.
La scène du baptême est la scène-clé de La Belle au Bois Dormant et même la scène-clé de Maléfique, c'est le moment qui déclenche tout, le moment où l'intrigue démarre réellement. Et c'est surtout la séquence la plus importante pour montrer la menace que représente Maléfique. Le dessin animé le faisait très bien en montrant la méchante prenant son temps pour jeter son sort sur la pauvre Aurore avant de disparaître. C'était de la pure gratuité.
Dans Maléfique, que se passe-t-il? Elle a une raison pour punir l'enfant de Stéphane et pourtant même là elle ne peut pas accomplir un geste purement gratuit. C'est elle qui doit donner un espoir à Stéphane. C'est elle qui doit donner une seconde chance à Aurore. C'est elle qui doit déjà désamorcer la malédiction.
Conclusion? Elle n'est pas une méchante et elle ne le sera jamais durant tout le film.
Linda Woolverton n'est même pas foutue de la laisser faire sa scène culte, il faut évidemment montrer qu'elle a une conscience. Qu'elle a une bonne raison de le faire. Et qu'elle tente de se rattraper.
Je n'aurai jamais cru assister à un tel massacre. J'ai envie d'applaudir.


Donc oui, jusqu'à ses 16 ans, Aurore doit vivre cachée dans la forêt (bien sûr, alors que la Lande est juste à côté, quelle brillante idée!) sous la bonne garde des fées (parce que c'est clair qu'il s'agit clairement là des seules personnes aptes à élever cet enfant. Personnes qui viennent du même Royaume que Maléfique, putain mais quelqu'un va s'en rappeler?!) et sans changer son nom (non non, rappelez-vous, le film m'a promis que personne dans ce film n'aurait de cerveau il doit tenir parole).
Pendant ce temps, Stéphane commence à perdre le boule (pas compris non plus mais au point où on en est) et mène une guerre sans merci contre la Lande (mais ce n'est qu'au bout de 16 ans qu'il va enfin se rappeler que Maléfique ne supporte pas le fer, dois-je vraiment commenter? Ne m'obligez pas à le faire s'il vous plaît).


Mais ne perdons pas notre temps sur ces futilités! Revenons-en plutôt à ce qui nous intéresse le plus: Les fées! Le film fait le choix de nous montrer d'avantage l'éducation de la petite Aurore par rapport au dessin animé. Idée plus que sympathique sur le papier. Le spectateur va pourtant vite déchanter quand il va comprendre que les 3 idiotes de service sont les comic-reliefs du film. Pendant de looooongues minutes, nous allons assister à 3, voire 4 engueulades et disputes débiles sans queue ni tête qui n'amènent à rien, ne servent à rien et qui détruisent un peu plus les personnages du dessin animé.
Pour être franc, je trouve ça fantastique. Quand je suis allé voir cette daube au cinéma, pas un seul gamin n'a rigolé dans la salle, pas un seul. À qui sont destinés ces personnages? Aux adultes? Aux enfants? Aux adolescents? Aux bébés? Ce sont des créations hors-du-commun qui redéfinissent à elles-seules le mot "humour". Même les quelques grands fans de ce film les détestent.
Le carnage que représente ce film peut être défini à travers ces personnages.


Totalement irresponsables, elles ne savent pas comment gérer Aurore et manqueront à plus d'une reprise de la faire tuer. Heureusement, la grande méchante Maléfique est là pour la sauver.
Car oui, cette dernière a très rapidement retrouvé sa trace et.... elle ne fait rien.
Elle a sa proie juste devant elle, elle n'a qu'à la choper, elle n'a qu'à manipuler Stéphane en lui montrant qu'elle a sa fille et qu'elle peut la tuer à n'importe quel instant mais non, elle ne fait rien.
Pourquoi? Parce que.
Non vraiment, c'est la seule explication que j'ai trouvé. J'ai revu les scènes un bon nombre de fois, il n'y a aucune raison pour qu'elle la laisse en vie et surtout qu'elle s'intéresse à elle. C'est un nourrisson, qu'a-t-elle d'intéressant? Pourquoi lui sauver la vie et veiller à son bien-être?


Je fatigue là. Les années passent et Aurore approche de ses 16 ans. Un jour, alors qu'elle est près de la Lande (parce que oui, les fées la laissent partir sans veiller sur elle, on atteint des sommets), Maléfique l'immobilise et l'emmène sur sa terre (encore une fois, pourquoi?!).
Une fois réveillée, la jeune princesse est éblouie par la beauté de la Lande et croit que Maléfique est sa marraine la bonne fée (parce que oui, elle a clairement le look de l'emploi! Grandes cornes, robe noire, visage figé, il manque juste un panneau "Dégage abrutie!" et on aura tout gagné).
Le don de la troisième fée devait être celui de la débilité. Je comprends maintenant pourquoi on ne l'a pas vu.


Au fil des jours, une vraie amitié se crée entre les deux femmes qui se retrouvent tous les soirs au même endroit (oui, les fées sont irresponsables, je l'ai déjà dit). Au point que Maléfique regrette son geste et va dans la chaumière d'Aurore pour essayer de retirer son sort en criant (et personne n'entend, logique) mais en vain.
On notera même l'apparition du Prince Philippe qui fait la rencontre d'Aurore. Il ne sert à rien, il est cliché et traité en ridicule et cela va gravement nuire aux scènes qui vont suivre.


Puis finalement, les fées avouent à Aurore la vérité sur son identité (après une petite dispute bien entendu, le quota de connerie est enfin rempli, bien joué!). Celle-ci va voir Maléfique et comprend que sa bonne fée n'était pas sa bonne fée (bravo, Captain Obvious!) et part au loin rejoindre le château de son père. Pourquoi Maléfique ne l'immobilise-t-elle pas pour l'empêcher d'aller se piquer le doigt? Je n'en sais rien.
À la place, elle et Diaval vont rechercher le Prince Philippe et l'immobilisent pour aller au secours d'Aurore. Le prince est donc ridiculisé et traité comme un objet? Hum.. intéressant... on y vient, on y vient.


Au château, Aurore a gagné ses appartements après s'être rendue compte que son père a légèrement pété les plombs. Le sort commence à faire son effet, Aurore est attirée par la pointe d'une quenouille (la domestique ne fait d'ailleurs rien pour l'en empêcher et personne ne veille à sa sécurité) et se pique le doigt. La voici endormie.
Maléfique et Diaval entrent dans le Château avec le Prince toujours immobilisé sans que personne ne puisse les voir et traversent des couloirs entièrement recouverts de pointes de fer. Ce n'est pas du tout suspect. Non, pas du tout, je vous l'assure.


Le Prince est laissé à la porte de la chambre d'Aurore, les fées qui ont rejoint la princesse s'empressent de pousser le jeune homme à embrasser Aurore pour défaire la sortilège. Surprise, ça ne marche pas. Tout le monde part de la pièce excepté Diaval et Maléfique.
Cette dernière est pleine de remords et dépose un baiser sur le front d'Aurore ce qui ramène à la vie la jeune fille. Comme le dit si bien Diaval, c'est le "vrai baiser d'amour sincère", merci on était trop con pour le comprendre.
Voyons maintenant pourquoi cette scène est ratée.


Quand le film est sorti, tout le monde a pris un malin plaisir à comparer cette scène au final de La Reine des Neiges, les deux films ayant une résolution assez similaire. Mais ce n'est pas de savoir lequel a inventé ce rebondissement en premier qui importe, c'est de voir lequel a réussi à bien l'amener et lequel s'est complètement planté.
Dans La Reine des Neiges, la relation qui fait le film est celle entre Anna et Elsa mais ce n'est pourtant pas celle-ci qui occupe le plus de scènes, c'est celle entre Anna et Kristoff. Et elle n'est à aucun moment traitée avec un manque de sérieux, c'est au contraire un des arcs principaux du long-métrage et c'est cette romance qui amène les deux personnages à changer. Quand le climax arrive et que c'est l'amour entre les deux soeurs qui sauve la mise, c'est véritablement surprenant. Car à aucun moment, les personnages ne pensent à ce que l'amour sincère puisse venir d'une soeur, cette dernière étant d'ailleurs toujours et volontairement en retrait, et les deux romances traitées dans le film d'animation prennent toute l'intrigue du film encore une fois en étant traitées avec sérieux. Quand on en vient à ce que l'amour fraternel soit la résolution de tout, c'est inattendu, c'est émotionnellement puissant et c'est très bien amené.
Dans Maléfique, là aussi tout le monde pense que l'amour sincère doit venir d'un homme. Sauf que devinez quoi, cet homme est amené bien trop tard dans le film, il est ridiculisé en permanence, les personnages ne le respectent pas et la scénariste se fout de sa poire à chacune de ses apparitions. Comment peut-on croire une seule seconde qu'il puisse être le sauveur de la situation?
Et encore une fois, Maléfique n'est pas méchante. Elle n'a jamais viré du Côté Obscur car elle n'a jamais accompli quelque chose de mal et elle n'a jamais agi gratuitement.
Le passage où elle laisse une chance à Stéphane pour qu'il sauve Aurore a enterré le dernier soupçon qu'on pouvait avoir quant à la résolution du film. C'est la relation entre Aurore et Maléfique qui est privilégiée à toutes les autres (pour le peu qu'elles existent).


En conclusion, Maléfique est restée la même durant TOUT le film. Elle n'a pas évolué. Elle n'a jamais changé. Elle n'a fait que bouder et encaisser son chagrin d'amour.
Il n'y a eu aucune développement, aucune évolution, aucune complexité chez le personnage.


Bon. Terminons cette critique avec ce final débile.
Maléfique et Aurore décident donc de vivre toutes les deux dans la Lande et font le chemin du retour dans le château (pourquoi ne pas partir par la fenêtre? Personne ne vous verra et Diaval peut se transformer en n'importe quoi.). Ils entrent alors dans une immense salle totalement vide et sombre. Je me demande ce qui va se passer.... oh un piège, quelle surprise.


S'ensuit une bataille poussive où Diaval se transformera en dragon juste histoire de bien faire bisquer ceux qui espéraient que le film se rattrape par sa bataille finale digne du dessin animé.
Aurore part chercher les ailes de Maléfique que Stéphane avait conservé dans une vitrine. Celles-ci sont toujours "vivantes" et veulent rejoindre sa propriétaire.
Je n'ai jamais compris comment ça marchait ce truc. Faut-il que Maléfique soit tout prêt pour qu'elles d'activent? Ou que Maléfique soit éveillée? Dans ce cas, pourquoi ne se sont-elles pas agitées lorsque Maléfique s'est réveillé dans la Lande après la trahison de Stéphane? Ou lors du baptême d'Aurore?
Pourquoi d'ailleurs vouloir montrer qu'elles peuvent se recoller au corps? Quel est l'intérêt alors de les perdre? C'est complètement con.


Ce film m'épuise. Je vais improviser. Maléfique récupère ses ailes, elle tue Stéphane (parce que le développer un minimum, ça serait trop demandé) et on a un putain de dragon qui a brûlé la moitié de la grande salle.
Le lendemain..... happy ending.


Mesdames et messieurs, voici sous vos yeux ébahis le happy ending le plus crétin de l'histoire des Studios Disney.
Maléfique enlève la barrière de ronces autour de la Lande, elle couronne Aurore comme nouvelle Reine du Royaume et Reine de la Lande, la paix est déclarée entre les humains et la Lande, tout va bien dans le meilleur des mondes et les bisounours se font des câlins.
Ouaw. Putain.
Et.... ça se fait comme ça? Maléfique a tué le roi, la reine (ou ex-reine, enfin bref on s'en fout!) est mourante, un dragon a attaqué le château de l'intérieur, le Royaume est en panique depuis 16 ans et... voilà? Ça se résout comme ça? Où sont les conséquences?!
Le plus hilarant dans cette affaire c'est que Woolverton est parfaitement consciente que sa fin n'a aucun sens. Pourquoi je dis ça? Parce que la paix est apparemment déclarée entre les deux peuples et pourtant, il n'y a pas un seul humain dans la scène finale si on enlève Aurore (et le Prince mais lui aussi on s'en fout. D'ailleurs qu'est-ce qu'il fout là?!). Pas un figurant.
Parce qu'évidemment, si on avait vu des humains applaudir dans la scène finale, tout le monde se serait rendu compte à quel point cette fin est débile.
Si on devait voir les humains, ça serait plus enchaînés qu'autre chose tant la décision de Maléfique ressemble à une putain de dictature. On ne voit aucune discussion avec les humains, aucune réconciliation, aucun accord, cette fin ressemble à un gros fake tant on y croit pas une seule seconde. C'est limite glauque.
Maléfique s'en va vers les nuages (où je ne sais pas mais très loin j'espère) sous une musique totalement hors-sujet nous faisant encore croire que c'est une méchante et le générique de fin chanté par Lana Del Rey arrive, nous rappelant l'ambiance qu'on aurait aimé avoir dans cette réadaptation et que les Studios nous ont vendu pendant des années.


C'était donc Maléfique. Et c'était atroce.
Penser à ce film me fout la gerbe. Comment un des projets les plus ambitieux du studio pouvant amener à une redécouverte sombre et gothique d'un de leurs dessins animés cultes a pu virer à cette catastrophe scénaristique?
Mais mon dieu quoi c'est incroyable. Il n'y a pas une seule minute qui passe sans qu'il y ait une voire plusieurs incohérences ou stupidités.
Maléfique n'est pas juste une réadaptation ratée, c'est un film raté. Un film écrit avec le cul sans la moindre honnêteté qui, en plus de vomir sur le Classique dont il prétend rendre hommage, prend son public pour des cons pendant 98 minutes. Une insulte aux fans et une insulte aux spectateurs.
Un des plus gros ratages de Walt Disney Pictures depuis de longues années. Ce qui pourtant ne va pas l'empêcher d'avoir une suite toujours écrite par la même pouffiasse. Je me mets à genoux pour qu'Angelina Jolie dise non au projet et refuse que le massacre aille plus loin.
Les fans méritent mieux que ça. Le public mérite mieux que ça.

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le 11 avr. 2016

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Walter-Mouse

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