Louis Aimé Augustin Le Prince est un des responsables direct de l'existence du cinéma ; et dans ce domaine c'est l'un des grands oubliés, même dans son pays la France où la contribution des Lumière est parfois surestimée (ne serait-ce que par rapport à Méliès, introduisant ses trucages de prestidigitateur sur le grand écran).


Le Prince a laissé quelques 'pré-films' réalisés avec son invention, le MK2, appareil similaire à celui d'Edison. Autour de 1890, c'est la course dans ce domaine ; autour de 1900 ce sera celle des techniques élémentaires. Puis autour de 1910, celle des livraisons 'massives' (repousser la durée, accumuler les moyens, les images, la variété de plans et de procédés), avec les premiers longs-métrages (La vie et la passion de Jésus-Christ, The Story of Kelly Gang/1906) puis les superproductions (Quo vadis, Cabiria).


Sa première réalisation est Man Walking around the corner, au rendu confus et pour lequel la restauration n'a rien donné de probant. On devine une silhouette, tout le décors reste indistinct. À cause de cette illisibilité, le film retenu est Une scène au jardin de Roundhay ; Le pont de Leeds est également clair et significatif. L'absence de titre français pour Man Walking souligne le dédain à son égard – peut-être que la disparition mystérieuse de Le Prince s'accorde avec les préférences nationales.


Le dernier des accomplissements suivants, Le joueur d'accordéon, est assez vain également mais au moins son action est discernable. Ces trois autres embryons de films ont été réalisés fin 1888, alors que les images de Man Walking était contenues dans un courrier en date du 18 août 1887 (selon l'historien Jacques Pfend). Les prochaines étapes cruciales avant le cinématographe seront le kinétoscope (annoncé par le Salut de Dickson en 1891, préparé par les Monkeyshines) et le théâtre optique (les « pantomimes lumineuses » comme Pauvre Pierrot – 1892).


https://zogarok.wordpress.com

Zogarok
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Le Classement Intégral appliqué aux Courts (Zogarok)

Créée

le 8 oct. 2016

Critique lue 384 fois

2 j'aime

Zogarok

Écrit par

Critique lue 384 fois

2

D'autres avis sur Man Walking Around the Corner

Man Walking Around the Corner
TMN
5

Trop flou

Plus ancien "document filmique" retrouvé de Leprince, composé à l'origine de 16 images, le rendu n'est pas terrible car quelques images étaient trop détérioriées en plus du fait que le point est...

Par

le 14 oct. 2018

Du même critique

La Haine
Zogarok
3

Les "bons" ploucs de banlieue

En 1995, Mathieu Kassovitz a ving-six ans, non pas seize. C'est pourtant à ce moment qu'il réalise La Haine. Il y montre la vie des banlieues, par le prisme de trois amis (un juif, un noir, un...

le 13 nov. 2013

49 j'aime

20

Kirikou et la Sorcière
Zogarok
10

Le pacificateur

C’est la métamorphose d’un nain intrépide, héros à contre-courant demandant au méchant de l’histoire pourquoi il s’obstine à camper cette position. Né par sa propre volonté et détenant déjà l’usage...

le 11 févr. 2015

48 j'aime

4

Les Visiteurs
Zogarok
9

Mysticisme folklo

L‘une des meilleures comédies françaises de tous les temps. Pas la plus légère, mais efficace et imaginative. Les Visiteurs a rassemblé près de 14 millions de spectateurs en salles en 1993,...

le 8 déc. 2014

31 j'aime

2