Maniac (William Lustig) avait fait son effet en 1980. Loin d'être un vulgaire rip-off d'Halloween (coucou Vendredi 13), ce slasher montrait un tueur à visage découvert et particulièrement violent, ce qui n'a pas manqué de faire polémique.
Son remake réalisé par le français Franck Khalfoun ne fait pas dans la dentelle non plus, multipliant les scalps dégueulasses, les meurtres saignants ou les ambiances malsaines. A l'image de cette femme attachée façon SM avant le dézingage attendu (Jan Broberg Felt).
Le film cite inévitablement son aîné avec le tueur obsédé par sa mère, qu'il voit à travers ses victimes (toutes des femmes pour la plupart) ; scalpant ses victimes avant de mettre le scalp sur des mannequins ; ou tombant amoureux d'une photographe (Caroline Munro laisse sa place à Nora Arnezeder). Sans compter ce plan faisant directement penser à l'affiche du film de Lustig ou la fin plus ou moins similaire. Si ces emprunts s'avèrent inévitables car ils font parties du corps de l'original, Khalfoun et ses scénaristes Alexandre Aja et Grégory Levasseur optent pour des modifications salutaires et pertinentes.
Si ce n'est pas toujours le cas, le film épouse le point de vue de son personnage principal à travers le point de vue subjectif sur les trois quarts du film, ce qui permet une immersion d'autant plus voyeuriste et malsaine dans son univers.
Prendre Elijah Wood pour remplacer feu Joe Spinell était une crainte autant qu'un choix intéressant, les deux acteurs n'ayant pas du tout le même physique, ni la même aura. Maniac permet donc à Wood de sortir de l'image de Frodon Sacquet à travers un tueur aux troubles psychologiques fracassants, que ce soit par sa méticulosité ou les visions de sa mère (America Olivo) dans des situations explicites.
L'autre changement flagrant est son décor. Alexandre Aja avait dit à l'époque qu'ils ne voulaient pas tourner à New York comme pour le premier film, car les rues de Big Apple sont bien moins crades, salaces et plus "nettoyées" depuis 1980. Los Angeles apparaît sous un jour bien différent de celui que l'on voit dans les films de Michael Mann, montrant les SDF et des aspects beaucoup moins glamour.
Maniac a certaines baisses de rythme par moments et est moins percutant que l'original, mais c'est un bon remake qui bénéficie d'une réalisation intéressante et d'effets-spéciaux réussis signés KNB.