De Marx/Engels à Lars Von Trier, en passant par André Breton, une dizaine de textes engagés servent de fil conducteur à Manifesto, oeuvre conceptuelle de Julian Rosefeldt, tourné en 2015 et diffusé depuis lors dans des galeries d'art et de nombreux festivals de cinéma. Il y est essentiellement question d'art dans sa posture face au monde moderne. Des manifestes dits en off ou en on par Cate Blanchett qui, au gré des scènes, se transforme physiquement : SDF, institutrice, mère de famille, ouvrière, chorégraphe, punkette, etc. Un véritable festival de Cate dont on admire la sublime diction et la variété de jeu. Remarquablement mis en scène, dans un esprit de collage ou de patchwork, le film ressemble pourtant souvent à une purge tellement les textes déclamés sont pour la plupart ampoulés et foncièrement indigestes. Ce qui pourrait être motif à réflexion si tant est que l'on soit adepte d'un cinéma non narratif, dans un esprit quasi godardien (oui, il est bien cité) se noie dans un maelström de mots qui ont beau être prononcés par l'excellente Cate n'en restent pas moins sentencieux et grandiloquents.

Cinephile-doux
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2018

Créée

le 26 mai 2018

Critique lue 274 fois

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 274 fois

D'autres avis sur Manifesto

Manifesto
Mr_Step
3

Le dadaïsme au forceps

Comment, petit spectateur, tu ne sais pas ce qu'est la dadaïsme ? Qu'à cela ne tienne. Tu vas avoir un petit cours de rattrapage par pas une, ni deux, mais bien DOUZE Cate Blanchett. Ben oui, parce...

le 29 mai 2018

8 j'aime

Manifesto
titiro
2

Manifestement pas pour moi.

Qu'est ce qui m'a poussé à aller voir ce Manifeste ? Comme souvent, je ne savais absolument rien ou presque du film avant d'aller le voir. C'est vraisemblablement l'affiche, sur laquelle on peut voir...

le 22 juin 2018

5 j'aime

6

Manifesto
Bea_Dls
9

Le Musée des merveilles

Dans un élan post-cannois, bien abreuvé d’une Cate Blanchett impériale, alors présidente du jury de la sélection officielle, le spectateur se rue, ou presque, vers les salles obscures pour l’admirer...

le 3 juin 2018

5 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

76 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

74 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13