"Un iceberg droit devant nous !"
Autant ne pas aller par quatre chemins, ce film est impressionnant de par la qualité de son casting, et de l'intelligence de son dialogue. Se déroulant en 24 heures, il raconte l'imminence de la crise économique de 2008, où les employés d'une société de trader essayent de sauver ce qu'ils peuvent, pendant que les licenciements pleuvent comme des hommes s'écrasant devant leurs illusions perdues...
Le film est en quelque sorte un prélude à "The Company Men", qui racontait la vie des gens ayant subis la crise, mais là, on voit les gens la subir, et ils se rendent comptent que la fête est terminée.
Disposant d'un casting formidable (la résurrection de Kevin Spacey et Demi Moore, ainsi que celle de Jeremy Irons, et la confirmation que Stanley Tucci est un des grands acteurs du moment), les dialogues fusent comme du Pinter, avec ce double sens ironique, voire vachard, comme le personnage de Spacey, qui ne se préoccupe pas tellement de la crise à venir, mais d'un autre drame plus intime, où il se fout éperdumment du sort de ses collègues, un peu comme tout le monde.
Là où le film pêche un peu, c'est que c'est trop court, car on dirait que c'est le prologue de quelque chose à venir (même si on connait actuellement ce qui se passe), et il y a quelquefois des baisses de rythme, sans doute inhérentes à la forme même du film (tout petit budget, très peu de décors, il n'y a aucun autre nouveau personnage autre que ceux présentés au départ).
Mais pour un premier film, J.C.Chandor réalise quelque chose de très fort, et qui réussit aussi à être didactique sans être plombant, car les données utilisées par les traders sont légions, mais tout est clairement expliqué.