L'homme de l'Hollywood n'est donc pas si mauvais alors !?

Quelle horrible histoire.


Ce film semble marqué au fer par le #MeToo Movement mais sent surtout une tentative de réhabilitation d'Hollywood. On nous montre un film pseudo féministe, avec une femme qui doit subir la domination d'hommes influents et qui a donc du mal à exprimer sa propre voie dans ce monde phallique. En soi, pas de problème, je n'ai rien contre l'idée de voir un film défendant des idées féministes. Mais le tout paraît un peu hypocrite quand même : Mary paraît bien fadasse par rapport à son mari Percy qui est le personnage qui semble être le plus meurtri de tous mais aussi qui connaît la plus grosse évolution du film ; en effet, de prétentieux narcissique et un brin machiste, il passe à mari aimant et altruiste qui permettra la réhabilitation de l'héroïne (l'homme sauve la femme... de quoi faire rager toutes les féministes de la salle) avec l'aide du père qui lui aussi connaît une plus grande évolution que l'héroïne malgré un temps d'écran bien plus limité. C'est bien triste. Ajoutons à cela une femme créditée au scénario et, pour vraiment marquer le coup, une femme arabe derrière la caméra (genre, il fallait que ce soit une minorité encore plus forte que de mettre une simple femme). Mais comme dit plus haut, tout cela ne me dérangerait pas tellement si cela ne gâchait pas l'histoire.


Parce que c'est là qu'est le vrai problème du film : un scénario hyper mal ficelé. C'est décousu tout du long, on ne sait pas où on va entre les anecdotes biographiques et les petites scènes annonçant le futur roman... tout est trop vite expédié, on ne s'attarde sur rien. Seule l'histoire d'amour prend vraiment de la place, sauf que ça stagne, ça n'avance pas, ou bien ça avance n'importe comment la faute à des personnages qui font un peu tout et n'importe quoi (c'est ce que l'on ressent tant tout est vite expédié). Les conflits de l'héroïne s'apparentent davantage à du misérabilisme, du coup, on ne s'y intéresse pas tellement. Les résolutions en paraissent plus faciles, puisqu'on ne croyait pas possible le fait que l'héroïne s'en sorte.


La mise en scène est globalement soignée. Forcément, avec des scènes aussi courtes, la réalisatrice n'a pas grand chose à proposer, juste du champ et du contrechamp, peu d'idées visuelles marquantes. Le montage est rythmé, on passe vite d'un plan à l'autre, sans tomber pour autant dans le surdécoupage ; disons qu'on sent que la prod' tenait à ce que le film n'excède pas les 120 minutes. Les décors sont peu investis ; la reconstitution est sympa mais on aimerait à chaque plan aller plus loin que le cadre proposé. Elle Fanning est très mauvaise dans ce film ; dans quelques scènes rares, son jeu est sobre et efficace mais dans une grande majorité, elle en fait trop, se montre bien trop expressive, et cela rend certaines scènes un peu ridicules ; les autres acteurs s'en sortent tous mieux.


Bref, pas intéressant ce film.

Fatpooper
3
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le 7 févr. 2019

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Fatpooper

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