Le sacre de la tronçonneuse n'est plus

Ce second opus divise. D'un côté, certains l'apprécient pour son humour, son angle macabre et sa tournure décomplexée assumée et fun. D'un autre côté, certains ne l'apprécient pas car ils l'estiment raté, indigne de l'oirginal, trop éloigné.

Suite tardive, parue 12 ans après l'original, ce "Massacre 2" nous laisse sur une note amère, un arrière-goût pas des plus appréciables, un film loupé en dépit de ses partis pris.

L'ambiance est à mille lieues de l'opus original. C'est une suite sans saveur, débile, dont on a extirpé injustement son atmosphère lourde et réaliste, ainsi que sa force évocatrice au profit d'un humour ringard, de situations bouffonnes, avec des coupes violentes et une fin vite expédiée. Selon Hooper, l'humour du premier a été incompris et c'est pour cette raison que cette suite est plus axée sur l'humour. Bon, l'humour est subjectif , l'humour noir fait souvent grincer des dents, et pourtant c'est une des formes d'humour les plus intelligentes qui existent parce que c'est une forme qui prétend de se moquer d'une personne, d'un groupe, de leur ethnie, de leur religion, de leur intégrité mais qui en réalité les dénonce. L'humour noir sans message derrière n'est pas de l'humour noir, ça ne le réduit qu'à une blague de potache, une vanne douteuse gratuite, bête et méchante.

Une séquelle qui a perdu de sa superbe, de ses paysages, de son effroi, de son réalisme et du White Trash pour sombrer dans le grand-Guignol, la comédie bas-de-gamme et l'instabilité de son ordre d'idées.

Un véritable massacre opéré par Hooper lui-même.

Un des membres de SensCritique m'a laisse le commentaire suivant: Le film de Hooper contient quelque chose d'assez inédit dans le domaine de l'horreur, une dose de folie qui précède clairement la maison des 1000 morts, qui ne vit que par ses personnages psychopathes un peu atypiques. Tout vire à la folie chez hooper, y compris le cadre du parc d'attraction basé sur les sanglantes batailles des état units, ou les personnages formatés par la violence ou la douleur. Si certains points comme les dialogues sont ratés (ils sont bien plus lourd que l'humour qu'on lui reproche tout le temps), massacre 2 forme un tout bien plus fourni et audacieux que la maison.

Ce qui démontre bien la variété des opinions et les divergences quant au film, voire aux films en général, véritablement essentiels pour lancer un débat constructif sur le cinéma.