Je croyais avoir tout vu en matière d'horreur mais les vingt dernières minutes de ce film sont sans aucun doute les plus abominables qu'il m'ait été donné de voir. Psychologiquement parlant, la conclusion est effroyable, insoutenable, et m'a littéralement déchiré le cœur.
Pendant près d'une heure, le récit nous fait entrer dans le quotidien de deux lycéennes qui, bien que très différentes l'une de l'autre, sont les meilleures amies du monde. Nous suivons donc leurs conversations, même les plus intimes et découvrons leur vie et leurs mœurs via leurs échanges téléphoniques et différents supports (enregistrements vidéos, webcam, tchat...)
Le film joue à fond la carte du réalisme et de l'immersion, ce qui brouille les frontières entre le réel et la fiction et nous met d'entrée de jeu dans une position inconfortable, celle d'un voyeur omniscient qui sait tout de ces jeunes filles, de la sexualité débridée de Megan jusqu'à l'impopularité d'Amy auprès des jeunes de son âge.
On voit tout, on entend tout et plus ça va, plus on s'inquiète car les deux ados en pleine puberté ont beau parler de sexe et rêver au prince charmant, elles n'en demeurent pas moins des gamines qui ne connaissent pas encore grand chose à la vie, aux hommes ou à la sexualité. Elles sont jeunes, immatures, ne pensent qu'à faire la fête et faire tourner la tête des garçons.
Les réseaux sociaux sont leur principal moyen de communication pour toujours rester en contact, être au courant du lieu de la prochaine soirée ou encore faire de nouvelles rencontres. Alors quand Megan commence à tchatter avec le mystérieux Josh, un soi disant lycéen que personne n'a jamais vu à part le pote du pote d'un pote, ses amis ne s'inquiètent pas. D'abord méfiante, l'ado se laisse peu à peu amadouer par une photo et des compliments avant d’accepter un rendez-vous... dont elle ne reviendra évidemment jamais.
La suite du film est absolument bouleversante et les dernières (longues) minutes sont carrément épouvantables, d'une cruauté sans pareil. Pas de sang, pas de tripes, pas de gore, juste l'horreur à l'état pur, le cauchemar absolu.
Le plan séquence final m'a retourné les tripes, broyé le cœur, blessé l'âme. On ne voit quasiment rien à l'image mais on sait, on SAIT, et ça c'est encore pire que tout. Ce film nous envoie en pleine face ce que l'on préfèrerait ignorer à savoir la monstruosité, la vraie, celle dont seul l'être humain "doué de conscience" est capable.
J'ai été vraiment secouée et avoue avoir un peu de mal à noter ce que j'ai vu.
Mais à défaut d'être divertissant, "Megan is missing" a le mérite d'être préventif en avertissant de manière très crue et radicale du risque que constitue internet pour des personnes influençables et vulnérables, en premier lieu les enfants et les ados.
Après c'est tellement malsain, tellement dark que je ne le conseillerai même pas aux spectateurs les plus curieux. J'y suis allée en pensant que j'étais suffisamment blindée, aujourd'hui je me dis que j'aurais préféré ne jamais voir ces images et pire encore, ce qu'elles suggèrent...
Traumatisant et malheureusement pour moi, inoubliable.