Mec in black : International nous relance avec un nouveau casting central plus jeune pour des aventures plus... internationales. Au fond, ça fait quatre films qui nous vantent les mérites de l'univers infini, alors il serait de bon ton de mettre le nez hors des quartiers habituels. Ici, on ne part pas dans l'espace mais on se fait un tour à Marrakech, Londres, la tour eiffel et un petit coin d'Italie.


L'introduction de nos deux agents résume plutôt bien l'ensemble du film. D'un côté, Chris Hemsworth annonce une personnalité et un humour difficilement supportables et on espère vite que l'agent M contrebalancera tout cela. L'action, avec ses rebonds sur ascenseurs et punch-lines qui ne marchent pas "tu en as mis du temps !", s'empressent d'effacer tout ce qu'on aurait pu voir de dramatique dans le danger qu'encourt son équipier. Mais les personnages du film ont un rapport à la mort bien étrange sur lequel je serai obligé de revenir.
Du côté de notre agent M, c'est enfant qu'on la découvre, surprenant un extra-terrestre dans sa chambre et deux MIB flashant ses parents dans le jardin. Là encore, on peut s'étonner du fait que la silhouette de la gamine à la fenêtre n'alerte pas les agents (remarquez, les lunettes de soleil la nuit m'a toujours semblé un handicap pour cette institution) mais surtout, après le signalement de l'extra-terrestre par les parents, leurs mémoires sont effacées et les deux agents... s'en vont, laissant derrière eux le premier trou scénaristique d'un film qui se présentera rapidement être une véritable taupinière.
Imaginez la même scène : la gamine est réveillée par les voix dehors, tombe sur l'extra-terrestre au bord de son lit. Après un flash, elle entend le discours étrange des agents et les deux hommes rentrent. Elle cache la bestiole sous ses draps et fait semblant de dormir, n'apercevant les agents qu'à travers un regard discret derrière un rideau de cils : on découvre les agents de la même façon, un fantasme qui restera ancré en elle, et un lien avec l'extra-terrestre (qui reviendra évidemment plus tard) un peu plus développé. Il s'en fallait de peu et c'était sans doute plus simple à réaliser.
Après quelques scènes, certes marrantes, de notre future agent M cherchant à postuler auprès d'une boîte qui n'existe officiellement pas, on passe rapidement à son recrutement. Emma Thompson apparait le temps d'un cameo ; comme si elle avait trop de talent pour se fourvoyer bien longtemps par ici. Malheureusement, elle n'évite pas d'apparaître dans une sorte de montage sur base de clip de rap étrange sortant de nulle part, nous montrant notre jeune recrue devenir l'agent M.
Sautons un peu plus loin ; nos deux agents se rencontrent et là où le décalage entre nos anciens agents J et K parvenait à rentrer dans cette vague des duos de flics improbables, ici les deux ont vite un caractère antipathique assez similaire à base de prétentions illégitimes. Sincèrement, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un duo aussi antipathique et le pire intervient lorsque ces bougres essaient de me faire rire.
Puis l'action débute par une sortie en boîte de nuit où un ami de notre agent H qui, après avoir exhibé toute sa libido, deviendra sérieux au quart de tour. Trop tard, le spectateur comme l'agent H n'y croient déjà plus.
Après un combat un peu mou malgré son mérite de nous présenter un catalogue d'armes en tout genre, nos personnages finissent bien vite à Marrakech pour s'emparer du side-kick habituel (il fallait bien remplacer le chien). La petite créature aura vu l'ensemble de son peuple exterminé mais loin de s'en attrister, ce sera l'occasion de gags sur sa petite bouille mignonne et ses faux airs de guerrier digne d'un des 47 rônins. Ici, La mort une fois de plus est affaire de drames et c'est pas vraiment ce que veut le film. La créature-figurine finira par les suivre et... on s'en va, car il n'y avait rien d'autre à trouver à Marrakech.
Que dire de la suite ? Qu'on enchaîne les lieux sans grand intérêt ? Que l'humour, à quelques exceptions (le volant à droite notamment) continue de taper à côté, qu'il y a une vague histoire de traître au sein des MIB dont on devine facilement l'identité dans la minute qui suit ?


Men in Black : International souffre de ses personnages non attachants et d'un scénario écrit sans volonté aucune d'avoir un peu plus de consistance. On peut néanmoins lui reconnaître qu'il ne souffre pas de son rythme : les actions, étant donné qu'il ne s'agit pas de les approfondir, s'enchaînent et le film est assez riche dans ses mouvements. Malheureusement, le film se contente du strict minimum. Et vu que son humour comme ses personnages tapent à côté, le strict minimum ne suffit pas.

LeCactus
4
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le 3 juil. 2019

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LeCactus

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