Inspiré des souvenirs de Jean-Marie Poiré et de Christian Clavier, c'est un film que je voudrais aimer.
Il faut reconnaitre que c'est bien écrit, et que les comédiens, tous excellents, sont servis par de savoureux dialogues.
C'est peut-être le fait d'avoir vu tant de films de potes (chez Yves Robert, notamment) qui a fait que je n'ai pas tant accroché que ça et que, malgré la quarantaine proche pour la plupart, tous ont des problèmes d'adolescents. Ce qui aurait du être un Vincent, François, Paul et les autres des années 80 se révèle assez fade dans le rythme (la deuxième partie, avec le diner), et avec le talent de monteur dont Jean-Marie Poiré a le secret : mais comment peut-il faire autant d'erreurs de raccord ou de champs/contrechamps foirés ?
Cela dit, il y a des choses intéressantes, comme la désillusion apparente de ces gens-là, qui ont vécu dans un rêve post-68, et qui ne sont pas encore retombés. Une certaine forme de jalousie aussi, avec la femme qui réussit, et pas eux.
Pour en revenir aux acteurs, j'aime bien le fait que Jean-Pierre Bacri joue un homosexuel, mais sans que ça ne soit jamais appuyé, ni suggéré. J'aime bien la retenue de Christian Clavier (oui !), le narrateur de l'histoire, la délicatesse de Gérard Lanvin. Par contre, j'ai eu beaucoup de mal avec le personnage incarné par Jean-Pierre Darroussin, qui joue une espèce de personnage lunaire, parlant très lentement, comme constamment sous pétards, mais il reste au fond le plus lucide de tous.
C'est probablement le meilleur film de Poiré, car il touche à des thèmes universels, mais c'est cette manière de filmer qui ne me touche pas.