Un polar traité à la manière d'un morceau de free jazz. Caméra libre, acteurs filmés de très près, ambiance rouge et noire, plan dans l'obscurité et musique minimaliste font de cet OVNI du cinéma indépendant américain un objet culte pour les cercles de cinéphiles. Le style caméra à l'épaule préfigure t-il celui de la fameuse shaky cam des films d'action modernes, notamment ceux de Paul Greengrass ? Et bien sûr, bien sûr, un Ben Gazzara au sommet, passant d'une expression à une autre, d'une émotion à une autre, pris au piège, mais digne dans son combat. Derrière tout cela se cache une œuvre traitant de la guerre, des rapports hommes-femmes, de l'opiums du peuple, ici l'argent, et surtout de l'art lui-même, de manière plus dissimulée que dans Opening Night du même auteur. La grande tirade finale de Cosmo Vitelli, personnage à la fois grandiose et pathétique, définit ce qu'est le rôle de du cinéma, voire de l'artiste : un sacrifice pour le spectacle, un défi pour toucher la transcendance et l'intemporel.


PS : comment se fait-il que la version que je possède, la version DVD vendue sur le net et celle vue en salle dure 1h45 alors que le film est annoncé à 2h15 sur les fiches technique sur SC et Wikipedia ?

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le 5 août 2016

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Fiuza

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