Subjectivité...

J'aime ce film.

Sans trop savoir pourquoi.
Alors que le film est un peu vide...
Alors que tout est trop téléphoné...
Alors que les gimmicks de Michael Mann deviennent ici presque des clichés...

...Presque.

J'ai l'impression que le film est l'actualisation parfaite du ton désabusé de la série des 80's.
Au lieu d'humour jaune ou noir (pas de jaloux), on a droit au cynisme confronté à l'optimisme de l'ignorant, chose que l'on voyait bien mieux dans Collatéral.
Mais ici, il y a ce revirement, l'inversion des rôles qu'il n'y avait pas dans le susdit film.
J'ai trouvé une seconde lecture au film, par le biais des personnages. Pas par leurs relations entre eux, mais par leurs relations face au monde dont ils n'ont rien à foutre, et surtout face à eux même.

J'ai l'impression que ce film me dit : "Dans les années 80, être désabusé faisait rire, les spectateurs croyaient encore en quelque chose. Aujourd'hui, leurs croyances sont aussi trouées de balles, que leurs espoirs sont vains."

Une vision très noire du monde (mais pas autant que Jamie Foxx dans ce film, avec le contraste made in Michael), mais apportant une vraie dimension philanthropique à Miami Vice, quand on regarde comment évoluent les personnages.

A côté de ça, on retrouve des scènes piochées un peu partout dans la filmographie déjà existante de Michael Mann.
Donc c'est oui mais... Mais oui, en fait.
Parce que sa gestion du face caméra et du son brisent d'autant plus l'aspect lisse du film, éraflant le lustre des supercars pour y accoler sueur, crasse et sang.

Un film plein de défauts donc, inhérents au cinéma de Michael Mann post-2000, mais qui trouvent leurs sens en replongeant dans les années 80, et dans ses archétypes.