Après avoir vu Hereditary (2018), j'avais de grandes attentes pour Midsommar (2019), le second film d'Ari Aster —qui n'a pas perdu son temps—.


Et le concept du film me plait énormément, essayant de faire quelque chose d'original là où Hereditary était très classique. En effet, Midsommar essaye de nous faire peur se privant de l'allié naturel de tout réalisateur d'horreur qui se respecte : le noir. D'autant plus qu'il n'y aura pas non plus de surnaturel.


Du coup, pari réussi ? À mon grand regret, je ne trouve pas. Mis à part ce twist original, on a droit à une histoire très classique : un groupe de potes part en vadrouille et tombe sur une communauté isolée aux coutumes étranges, et, cela ne spoilera personne, ça va mal tourner. On est donc quelque part à mi-chemin entre Le Rituel et Le Bon Apôtre, tous deux sortis en 2018. Et... c'est à peu près tout. On n'est jamais surpris. Surtout, le fait de retirer l'obscurité (et le surnaturel) est une perte sèche, Ari Aster n'arrivant pas à le compenser par un autre moyen, par sa réalisation ou son histoire. Car oui, le soleil de minuit est finalement complètement anecdotique, et on se sent rarement désorienté ou agressé par la lumière permanente —seul le saut de l'ange est un peu surexposé—.


Et c'est dommage, car le film avait pourtant démarré sur les chapeaux de roues, avec de très bons personnages et une séquence d'introduction terrifiante au possible. Là, il y avait tout : un court métrage d'horreur de génie. Vient la Suède, et... c'est leeeeeeeeeeeeent. Le film fait 147 minutes, en grande partie consacré aux rituels plus ou moins ridicules du festival, ou aux différents trips de nos protagonistes sous champis. Au début c'est sympa, mais ça tourne vite en rond et on s'emmerde.


À noter une scène d'accouplement rituel sous champis à mourir de rire. La tête de l'acteur est juste impayable. C'est juste dommage que ça vienne briser le semblant de tension qui restait dans le film, juste avant le final.


Bref, Ari Aster n'aura pas su inspirer la peur avec le jour, même si je ne peux pas lui reprocher d'avoir essayé. Par contre, les lenteurs à répétitions sont plus difficiles à pardonner.

Bastral
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le 17 août 2019

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Bastral

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