Pour son huitième film, Mamoru Hosoda se projette sur des souvenirs personnels qui sont la naissance de sa fille et la façon dont son fils ainé voit l'évènement. Ce dernier, nommé Kun, est jaloux de l'attention que lui portent ses parents, se sentant abandonné. Alors, il va devenir davantage capricieux, et va se réfugier dans le jardin où se trouve un arbre magique qui l'envoie dans le passé ou le futur, notamment en rencontrant sa petite soeur devenue adolescente, Miraï.
En voyant ce film, charmant au demeurant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à un film espagnol, L'esprit de la ruche, où une petite fille était elle aussi projetée dans ses souvenirs. Ici, c'est peu ou ou prou la même histoire, où Kun sent qu'il n'est plus le centre d'intérêt et donc décide de ne pas aimer sa petite soeur. Donc, il lui fait des grimaces quand elle dort, la tape avec un jouet de train, ou se met lui aussi à hurler pour avoir l'attention, où les parents sont d'ailleurs débordés.
Techniquement, il faut dire que c'est irréprochable, non seulement les décors, mais aussi le design des personnages où Miraï est un très beau bébé tout mignon. On sent une volonté de garder un certain réalisme, mais pas tout le temps notamment quand Kun se met à hurler à pleine mâchoire.
Les passages dans le futur ou le présent sont eux aussi réussis, avec entre autres la pétillante Miraï, la rencontre avec son grand-père alors jeune homme blessé de la guerre, ou même sa mère qui était une enfant aussi insupportable que lui. Avec un mot d'ordre comme quoi il faut chérir ses souvenirs, bons ou mauvais, et c'est ce qui nous constitue.
Mais malgré ça, je dirais tout ça... pour ça ? Alors, je pense qu'il marche très bien sur les garçons qui ont eu une petite soeur, se sentant exclus, ce qui ne fut pas mon cas, mais je trouve le propos un peu léger sur la durée. Il reste quand même de beaux moments, Kun qui apprend à faire du vélo sans les petites roues, mais je n'ai pas retrouvé la grâce des Enfants loups, la grande réussite de son réalisateur.