Non

Vu en avant-première au festival lyonnais hallucinations collectives. Rien ne m'a marqué dans ce film. Il n'est pas nul non, je dirais même qu'il réussit dans pas mal de choses comme dans son sujet principal traité avec justesse : celui d'une mère fatiguée de son enfant, qui n'arrive plus à l'élever et qui craque. Les deux acteurs principaux sont tous deux très bons. Le drame social et familial dépeint sonne vrai. Mais c'est à peu près tout, ce film n'a rien d'exceptionnel.

C'est tout à fait classique, l'histoire de la mère qui devient folle, le monstre invisible qui vient hanter la vie des gens tel un fantôme avec sa voix railleuse et qui se cache dans l'obscurité. Toutes les scènes d'épouvante, et même celles qui ne le sont pas, sont prévisibles et n'inventent rien. C'est simple, pour moi le cinéma d'épouvante n'arrive pas à se réinventer, à part avec quelques films de temps en temps certes, mais dans l'ensemble j'ai l'impression de toujours voir la même chose.

Tous les thèmes de ce film ont déjà été usés. La mère désespérée est mieux dans l’exorciste ou dans sixième sens. Le croque-mitaine qui hante les nuits est mieux dans les griffes de la nuit. Le gamin capricieux n'est bien nulle part, un gamin capricieux comme lui c'est toujours chiant. La mère qui devient barge on l'a dans Carrie au bal du diable ou dans une moindre mesure dans les Autres (et c'est très bien exploité) etc...

Donc Non. Ce film se laisse voir mais ne fait rien de nouveau, on sort de la salle en ayant l'impression d'avoir déjà vu tout ce qui vient de défiler sur l'écran. Surtout qu'il n'explique pas grand chose sur le pourquoi de ce Babadook...Que représente-t-il ? Existe t-il vraiment ? Où est sa symbolique ? Serait-il une représentation horrifique de la mère à bout ? (ATTENTION SPOIL) Dans ce cas pourquoi vit-il gentiment dans la cave à la fin du film ? La mère s'est calmée et a combattu ses démons ? Et c'est tout ? (FIN DU SPOIL) Il n'y aucun risque pris dans ce film, aucune originalité dans l'histoire, ni dans la façon de la raconter.

C'est du déjà vu.