Ça commençait pas trop mal, dommage.


En effet, le début est pas mal : on suit ces ado en manque de repères qui vont aux concerts de Bowie. C'est intriguant, ça fait penser un peu à du Korine et du Clark. Puis, lorsque l'intrigue est censé être vraiment lancée, les auteurs décident d'aller au plus simple : pas vraiment de situation ni de personnages approfondis, on se contente de les faire toucher le fond le plus bas possible. On ressent parfois quelques conflits, comme lorsque les personnages tentent de se désintoxiquer, mais ces moments sont tellement rares qu'on peut qualifier le film de misérabiliste sans problème : les personnages souffrent et il n'y a rien pour les sauver, même pas la lumière de Bowie. Même pas les parents qui ne comprennent rien. Même pas le reste du monde qui semble indifférent. Et on s'emmerde parce qu'il n'y a aucun enjeu, aucune construction dramatique. On rigole quand même un peu parce que, forcément, à toujours vouloir mener les personnages dans une situation pire, ça en devient risible, surtout lorsqu'en même pas 10 minutes de temps on assiste à une désintoxication trash et une rechute éclaire pour aboutir à un résultat bien pire.


La mise en scène est bien glauque, typique de l'Allemagne ; pourtant ce ne sont jamais que des gros plans sur des seringues, sur des tronches ravagées, sur des larmes, et puis ce grain bien dégueulasse et cette lumière sombre. Le découpage fonctionne, le montage est peut-être un peu mou à cause de plans un peu longs. mais on a aussi droit à ce beau début, hypnotique, avec des jeunes qui dansent sur Bowie. Par moment j'avais l'impression de voir un film contemporain tant l'ambiance ressemble à ce qui se fait aujourd'hui. Les acteurs ne sont pas tous bons ; c'est peut-être à cause du doublage mais certains personnages secondaires jouent assez mal, ça fait amateut, alors que d'autres délivrent plutôt bien leurs textes.


Bref, ça aurait pu être bien, le point de vue est intéressant mais il ne se passe rien, l'intrigue reposant essentiellement sur l'aspect misérabiliste. Dommage.

Fatpooper
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le 9 mai 2017

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