Etre parents, c'est hésiter tous les soirs entre...

Être parents, c'est hésiter tous les soirs... entre se coucher pour récupérer ou rester éveillés pour veiller...

Déception : je m'attendais à retrouver le momo de la baraque à frites des ch'tis, ben non ! Ce n'est qu'à la fin que j'ai compris ce que le mot voulait dire...
Je comprends que ce film ait été fustigé : quand il est sorti fin 2017, je l'avais éliminé, contrairement aux 627 000 spectateurs qui sont allés le voir en salles... Tout d'abord j'avais bien d'autres choses à faire comme à chaque fin d'exercice, ensuite je hais les films copiés/ collés d'une pièce de théâtre, (souvent pour faire un peu plus de fric) enfin l'humour extrapolé des défauts de handicaps physiques ne m'a jamais fait rire : je n'aimais déjà pas Charlot !
Mais parmi le désert de bons films comiques à la télé française en ce début d'année 2020, et comme la tété belge avait le bon goût d'en programmer un, pourquoi s'en priver ? De plus c'est gratos : pas de risques !
Ceci d'autant que dans ma valse-hésitation initiale, j'avais finalement regretté de ne pas avoir vu l'interprétation du duo Frot-Clavier !
Notre désormais bedonnant et mal coiffé Christian est un peu comme le regretté Jean-Pierre Darras : il excelle dans le rôle du mâle marié (pas mal marié) plutôt bourge, et un peu coincé par une éducation judéo-chrétienne...
Qui excelle de plus dans le mauvais goût : ici, il va même jusqu'à rouler dans une bête Audi, voiture de barge friqué par excellence ! Inutile mais ça rapporte des sous à la production.
Ou séduit encore dans les rôles de mec perpétuellement dépassé par les évènements, et ébahi par tout ce qui n'est pas conventionnel ou normalisé !
Clavier fait et fera toujours du Clavier et pourquoi s'en plaindre ? On le retrouve ici comme dans les deux "Qu'est-ce qu''on a fait au bon Dieu" et comme jadis dans"les Babas-cool" où il jouait déjà avec Catherine Frot le rôle d'un mec tombé sur une autre planète !
Justement, j'adore cette actrice, aussi bonne qu'un caméléon dans son environnement. Et comme dirait son metteur en scène ici , on ne dirige pas Catherine qui a un talent inné et à laquelle il suffit d'expliquer une scène pour qu'elle embraye du comique au tragique ipso/ facto... Souvent géniale, toujours intéressante...
Mais la mayonnaise allait-elle prendre aussi bien qu'avec les mariés Lauby- Clavier du "bon Dieu" ?
Eh bien oui puisque l'intérêt de ce film repose entièrement sur les épaules du couple Frot-Clavier sans lequel l'aventure n'aurait eu qu'un succès de curiosité...
Quant au scénario, il faut bien reconnaître que les films à vocation comique sont plus difficiles à admettre lorsqu'ils s'écartent du sempiternel scénario de situations grotesques, de vaudevilles, ou encore de bons gags populaires à la sauce Dany Boon en KWay... Ici, le scénariste a pris des risques énormes avec son récit bien plus mûri qu'il n'y paraît si j'en juge certaines critiques !
En mettant en scène, des handicapés physiques d'abord, c'est comme s'il se moquait de sujets tabous, comme la religion par exemple ? Eh bien non car pas une seule fois la comédie ne frise le scabreux ou la caricature d'une ingratitude de la nature: s'il y a handicap, c'est pour générer un comique de situation : rien de plus amusant qu'un "dialogue de sourds"... Ou encore demander son avis à un aveugle en lui disant " voyez-vous ?"
Autre exercice de funambulisme dans un récit comique : tout miser sur l'absurdité. Un exemple : Catherine Frot fait un transfert d'amour maternel refoulé sur un adulte qui se dit son fils, et plaide auprès de son mari : "Peut-être que jeunes nous avions eu un enfant et qu'on l'a oublié ?" Plutôt débile, non ?
Un style dérangeant qui ne cède certes pas à la facilité des textes "pipi-caca" façon Bigard,mais ô combien plus difficile à écrire et mettre en oeuvre ! Le comique par l'absurde est aussi laborieux à écrire qu'un un matheux réduit à trouver une solution en faisant un raisonnement par l'absurde lui aussi...
Toute le reste est mauvais... Avec le scénario, cumuler sur ses épaules la co-réalisation et le rôle d'acteur sont bien trop lourd pour les épaules d'un Sébastien Thiéry peu convaincant... Le reste du casting sent plus le copinage qu'il ne résulte d'un choix talentueux ! Mieux vaut taire aussi l'accompagnement musical qui sent l'amateurisme : son ambiance n'accompagnant jamais la situation... Inutile.
En résumé, si ce n'est le couple Frot-Clavier, on n'éprouve aucune empathie pour les personnages !
Mais c'est comme dans le couple Fernandel-Marguerite de "La Vache et le prisonnier" : ça nous suffit.
Dis papa, c'est quoi l'empathie ?
C'est la faculté de se mettre à la place de quelqu'un d'autre.
Ah bon, comme toi quand tu te gares sur un emplacement destiné aux handicapés ?

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