Succession burlesque de gags en La mineur
Mon oncle est un véritable bijou sur la forme. Ambiance BD des années 50 oblige, le design de cette modernité est un plaisir pour les yeux et pour l'humeur ; en effet, les gags fusent à tous les étages, les truovailles visuelles ne semblent rencontrer aucune limite. Tati joue dans son univers décalé, sorte de parodie de notre propre monde. Il est également amusant de constater l'influence que l'auteur peut encore avoir aujourd'hui tant dans la bande dessinée (souvenirs de l'empire de l'atome) que dans le cinéma (Avida).
La photographie est ultra léchée. Ca manque d'un jeu de lumière plus ample, mais Tati s'y consacre tout de même sur l'une ou l'autre petite scène. Les acteurs ne sont pas toujours bons et le doublage sonore donne au film un ton assez particulier. Les décors sont originaux et bien construits. Dommage que parfois, Tati ne pousse pas plus loin certains gags visuels au final assez répétitifs. La bande son est sympathique bien qu'un peu redondante sur la longueur. Heureusement, l'air reste agréable.
Le scénario est fait de gags uniquement. D'histoire il n'y en a pas tellment. On pourrait à la limite qualifier le film d'expérimentation sur la modernité et ses absurdes conséquences, mais dans ce cas je ne truove pas Tati assez radical. Résultat, si Mon Oncle est une merveille à découvrir sur le plan formel, le fond est à peine creusé, répétitif et aucune histoire ne vient servir le projet. On rit donc devant Mon Oncle, mais en même temps on s'ennuie un peu car on attend en vain une narration. Dommage.
Bref, Mon Oncle est beau, drôle, original, audacieux mais vide.