OK, le film est plein de bons sentiments et dresse le portrait d'une banlieue idyllique où il n'y a pas de violence, où les profs gèrent à mort, où les élèves sont dissipés mais pas trop, où les papas sont formidables même quand ils ont un boulot de merde, où les ados sont aimants, respectueux et reconnaissants, et où les différences d'origines et de religions ne donnent lieu qu'à quelques blagues racistes pas méchantes entre potes.
Mais, comme dans Le nom des gens, ça fait du bien de temps en temps de parler des choses graves et problématiques (le racisme, la galère sociale, les préjugés, la difficulté de s'en sortir quand on vient d'un milieu défavorisé, les liens familiaux, l'accès pas toujours évident à la culture, etc) à travers le prisme d'un regard doux, complice, qui couve ses sujets, les aime et leur accorde la parenthèse d'une fantaisie légère. Et Saphia Azzeddine a ce regard.
Alors elle filme (très bien, pour une première réalisation : l'ensemble est fluide et je n'ai repéré qu'un gros faux raccord) des acteurs investis et touchants qui servent parfaitement une jolie histoire. Parfois, il n'en faut pas plus que ça.