Monos, c’est l’art subtil du funambule. Alejandro Landes, avec cette micro société de guérilleros en culottes courtes, réussit à tenir en haleine le spectateur, tantôt avec des séquences sur la jeunesse et sa joie de vivre, tantôt avec une descente aux enfers en pleine jungle et une détermination guerrière en totale contradiction avec les protagonistes. Monos, avec sa photographie remarquable et ses décors naturels saisissants, au dessus des nuages, est doté d’une ambiance crépusculaire et quasi fantastique et onirique qui donne un ton singulier également à sa narration.
Monos est ouvertement inspiré de Sa Majesté des Mouches de William Golding : petit à petit, les enfants ne sont plus des enfants, on ne joue plus à la guerre, mais on la fait. Vertigineux.