Après Toy Story et sa suite, Pixar nous renvoie à nouveau en enfance avec Monstres & Cie, qui concrétise le monstre du placard qui nous hantait la nuit. Une thématique somme toute assez universelle, qui parle à la majorité des spectateurs.
Et c'est tout un monde que l'on découvre de l'autre côté de la porte du placard. Encore une fois, après Toy Story et 1001 Pattes, Pixar imagine toute une société drôle et bien pensée formée de monstres divers et variés qui témoignent de la créativité sans bornes des réalisateurs.
L'avancée technique entre Toy Story 2 et Monstres & Cie est fulgurante. L'animation des personnages est particulièrement fluide, que ce soit l'agilité de Léon ou les poils soyeux de Sully. La fameuse scène de course-poursuite à travers des portes, un des passages les plus impressionnants du film, est particulièrement dynamique et tendue, comme peu de films d'animation l'on été jusqu'alors. Il n'y a finalement que Bouh que je trouve très moyenne, puisqu'elle a un peu une tête de poupée - tout comme les humains dans Toy Story - mais l'attachement qu'on lui porte comble cette faiblesse. Elle est quand même choupie.
Monstres & Cie touche avant tout un public infantile, mais fait tout de même des parallèles avec notre société qui permettent une lecture plus adulte. Elle dresse une image assez négative de la société industrielle et du patronat, privilégiant la productivité au détriment de la morale. Plus d'énergie, quitte à torturer. En poussant le raisonnement, la fin serait l'apologie de l'écologie, avec cette nouvelle façon de récolter de l'énergie, plus propre et plus décente. Mais peut-être qu'on commence à entrer dans le domaine de la surinterprétation - quoique les valeurs prônées coïncideraient avec celles de Wall-E.
Pour un enfant, ce film est passionnant. En tant qu'adulte, bien qu'il n'ait pas la portée d'autres Pixar et que le scénario soit assez attendu, il reste très divertissant, drôle et émouvant, et surtout nous renvoie à notre enfance, ce qui en fait incontestablement un très bon Pixar.