Prix de la critique et Prix du jury au dernier festival de Gérardmer, le premier film de Duncan Jones (AKA Zowie Bowie...) apparait dans ses premières minutes comme un hommage un peu appuyé à 2001, L'Odyssée de l'espace, génial film de Stanley Kubrick... Mais l'on ne peut qu'être indulgent car il s'agit d'un premier film et s'incliner devant le bon gout du jeune cinéaste...
Puis, au bout d'une dizaine de minutes, le film opère un premier virage en s'orientant, cette fois, vers une intrigue rappelant fortement l'immense Solaris de Tarkovsi, et, là, on commence à craindre un copié collé de geek en recherche de référence dans un système de citation permanente...


Et bien la suite nous donnera heureusement tout à fait tort et Duncan Jones nous offrira une belle et grande claque en nous livrant une œuvres de SF épatante et originale.


Il est difficile de parler du film sans en révéler l'intrigue tant les ressort dramatiques du film et son suspense reposent sur une révélation qu'il vaut mieux laisser vierge pour le spectateur et je ne voudrais pas vous priver du plaisir et des émotions que le film réserve.


Je dirais donc simplement que l'immense Sam Rockwell (Joshua, Confessions d'un homme dangereux) y est purement et simplement génial (c'est bien le mot qui convient !), que le minuscule budget du film (5 millions de dollars, pour info : Sunshine de Danny Boyle = 55 millions, pour citer un autre film indépendant !) ne se ressent à aucun moment tant les partis pris de mise en scène compensent les limites qu'il impose, que l'utilisation d'effets spéciaux à l'ancienne est absolument pertinente et offre les plus belles images de SF que l'on ai vu depuis 2001 ou Alien.


Et surtout que le film est d'une grande intelligence et permet plusieurs niveaux de lecture, du simple film à suspense de SF, jusqu'à des considérations humaines émouvantes sur l'amour, le manque, la difficulté des relations à distance, sur l'exploitation des hommes par d'autres hommes, mais aussi et surtout une belle réflexion philosophique sur l'identité, le temps qui passe, la vie, la mort et le fait, à chaque évolution dans une vie humaine, qu'on laisse derrière soi un autre soi, qui n'est ni tout à fait nous même, ni tout à fait un autre.

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le 8 août 2014

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Foxart

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