Déjà plus de dix ans que Wes Anderson promène son style si particulier sur les écrans du monde entier. Dix ans qui l'ont vu devenir un incontournable pour certains amoureux du septième art. Après le surprenant mais magique Fantastique Mr Fox, il nous livre ce qui pourrait bien être son chef d'oeuvre.

Rarement, en effet, le cinéaste a-t-il été aussi loin dans sa recherche de simplicité, d'épuration, de naïveté, de tendresse, d'innocence... Les qualificatifs manquent pour décrire la magie ressentie durant ces quatre vingt dix minutes de pur bonheur. D'un point de vue technique, on retrouve le style de Wes Anderson. Des plans frontaux, une explosion de couleur, des mouvements de caméra à la fois brusques et étrangement simples, et une science du cadrage qui confine au sublime, par moment. On le retrouve aussi à travers sa direction d'acteur, dont le jeu tient du minimalisme. Et quels acteurs, Anderson réunissant là une sacrée brochette de super stars, en plus de ses "historiques", Bill Murray et Jason Schwartzman en tête.

Mais réduire cette expérience à un simple constat technique serait trop simple et trop réducteur à la fois. Ce que le réalisateur parvient à retransmettre à l'écran, c'est l'innocence à l'état pur, une forme de naïveté touchante. Au delà d'une histoire d'amour à la fois improbable et si réaliste, c'est tout un monde qui prend vie sous les yeux du spectateur. A travers son sens de l'humour pince sans rire et son ton très désuet, c'est un véritable diamant brut qui se dévoile sous nos yeux. Et l'on se prend à souhaiter que ses deux gamins réussissent au delà de tout espoir, bravant les difficultés pour triompher au final et s'extraire de ce monde d'adultes trop sérieux.

Moonrise Kingdom est une expérience magique, un film rare qui possède cette capacité à nous extraire du monde réel le temps d'une histoire sublime. Si tout le monde ne peut pas adhérer au style visuel si particulier de Wes Anderson, on aurait malgré tout tort de se priver de ce qui s'annonce, peut être déjà, comme le film de l'année.
Hyunkel
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le 23 mai 2012

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