Difficile de ne pas ressentir un certain nombre de malaises face à ce film, de ces malaises vertigineux, car Mort à Venise nous parle autant de la perception de la beauté, de sa définition, toujours très subjective, de la transcendance qu'elle peut imprimer en nous et met en parallèle la décrépitude, physique et morale, d'un individu avec celle de la sublime Venise, en proie au choléra.
La fascination de cet homme pour ce (très) jeune garçon, si elle semble presque toujours malsaine, est en même temps présentée comme quelque chose de platonique, il découvre, sentant sa fin arriver et à travers l'absolu de la jeunesse, une beauté qui lui est offerte par ses sens, à lui qui pensait qu'elle ne pouvait être exister que par l’intellect.
Probablement un film qui en apporte de plus en plus au fur et à mesure des visionnages, mais qui manque peut-être un peu de transcendance pour me donner envie de me replonger d'ici peu dans une œuvre aussi plombante. Venise y est tout de même sublimée par une photo qui se refuse au moindre effet carte postale, présentée tout en mystère et appuyant l'extrême solitude du personnage.