Mortal Engines : Une grosse machine trop calibrée ?

Ce film m'avait pas mal intrigué lors de son annonce de part son postulat de base assez original et étrange. Christian Rivers (un néo-zélandais ayant travailler sur le story-board de la plupart des films de Peter Jackson) se lance donc dans la réalisation avec cette grosse production, adaptation d'un roman de Philip Reeves.
Visuellement, le film est très impressionnant. Rivers exploite avec succès le concept des colossales cités roulantes afin de nous faire ressentir le gigantisme de ces machines qui dépasse de très loin les personnages du film.
La direction artistique du film est efficace en privilégiant une esthétique lorgnant souvent du côté du Steampunk tout en étant fortement inspiré du dernier Mad Max. L'équipe à repris le concept de véhicules post-apocalyptique fabriqué à partir de matériaux de récupération mais dans une tout autre échelle. On commence enfin à discerner l'impact visuel que Mad Max : Fury Road a eu sur les productions grand spectacle. Les séquences de poursuites sont jouissives à regarder et nous scotchent à notre siège, on ressent le talent de mise en scène de Rivers sur celles-ci.
Un film très convaincant visuellement donc.


Coté scénario c'est tout de suite moins fou, d'une prévisibilité affligeante, celui-ci est un copié-collé de nombre de schéma narratif déjà usé jusqu'à la corde. Il en résultera par conséquent de personnages trop lisse pour être attachant , de set-up/pay-off grossier et d'un manque de développement aussi bien concernant les personnages que l'univers (j'aurais personnellement aimé avoir plus d'informations concernant les Ressuscités mais passons). On a comme l'impression que l'équipe à voulu faire rentrer un univers développés et foisonnant dans une structure de scénario assez commune et prévisible. Cela occasionne de nombreux soucis de scénario comme des explications qui reviennent plusieurs fois (par exemple les raisons de l'apocalypse sont expliqués par une voix-off au début mais également plusieurs fois par les personnages durant le film ce qui donne un effet de redondance assez désagréable) ou une foule de personnage fonctions qui passe dans le film comme on pointe à l'usine, disparaissant dès leur travail terminé.


Le repompage de scénario atteignant le ridicule ultime lors de la révélation d'un lien de paternité protagoniste/antagoniste, ce qui a déclenché un fou rire d'une bonne partie de la salle alors que la scène se voulait très premier degré.


Concernant le casting, surprise que de retrouver Robert Sheehan, interprète du meilleur (ou le pire selon les sensibilités) personnage de la série culte Misfits, dans un des rôles principaux. Surprise instantanément contrebalancé par la déception de le voir jouer un personnage aussi plat et inintéressant. Hugo Weaving rempile pour son rôle de méchant avide de pouvoir sans grande motivation. Le reste du casting est néanmoins relativement inconnu du grand public.
Mention spéciale pour Stephen Lang méconnaissable.


La bande-son composé par Junkie XL (compositeur de la mythique OST de Mad Max 4) signe ici des musiques assez générique et oubliable.


En conclusion, Mortal Engines est un gros blockbuster très divertissant bien que convenu et souffrant de nombreux défauts. Il vous fera surement passer un bon moment et vous donnera potentiellement envie de vous intéresser à son univers en vous laissant sur votre faim.

Créée

le 13 déc. 2018

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