Quand on a annoncé la sortie d'un film d'aventure science-fiction produit et co-écrit par Peter Jackson j'étais plutôt emballé. Dans un paysage cinématographique saturé par les suites, reboots et autres remakes super zéroïques ça annonçait un vent de fraîcheur appréciable. J'ai donc décidé d'éviter le plus possible les informations et les bandes annonces sur le projet afin d'en faire une découverte totale.
Hélas, une info ne m'a pas échappé. Et une info qui avait de quoi me repousser: " Il est adapté du roman du même nom de Philip Reeve, premier tome de sa série littéraire Tom et Hester." AH. Petite recherche obligatoire pour savoir ce qu'il en retourne concernant la version papier et là c'est la douche froide. Le roman est classé dans la catégorie "Young Adult". Le "jeune adulte" c'est Hunger Games, Divergente, Le Labyrinthe, j'en passe et pas des meilleurs. Mais avec mister Jackson l'espoir était permis.
Sauf que non. Le film suit à la lettre le schéma du YA de base. Une héroïne (parce que fuck le patriarcat) entre 15 et 25 ans, qui a la haine parce que papa et maman sont morts ou portés disparus. Dans le film qui nous concerne c'est une grosse asociale qui fait un cosplay de Tony Montana. Et comme elle n'a vraiment pas de bol elle vit dans un monde apocalyptique, du coté des gilets jaunes qui doivent lutter au quotidien pour avoir de quoi se payer le prochain Iphone. Pour qu'il y ait une histoire il faut bien sûr que notre héroïne décide de renverser le pouvoir établi. Ce qui amène son lot de péripéties et de rencontres. Tout y passe. Du machin en plastoc inutile qui s'avère être l'artefact ultime pour sauver le monde jusqu'au love interest entre 18 et 30 ans un peu maladroit mais qui finira par devenir le chevalier qui sauve sa princesse (parce que le patriarcat ça va bien 5 minutes, on en reparlera quand il faudra porter quelque chose de lourd).
Les autres rencontres de notre héroïne sont aussi gênantes, Hugo Weaving joue un bad guy méchamment méchant qu'on pensait ne plus jamais voir au cinéma. Je vous laisse la surprise concernant un personnage asiatique d'un ridicule rarement atteint.
Mais le film n'a pas que des défauts. Les 100 millions de budget sont bien utilisés, les effets spéciaux sont propres et l'univers développé très agréable à l’œil, digne d'un Jules Verne qui rencontre George Miller . En plus de ça les scènes d'actions sont relativement inventives et lisibles, chose rare à notre époque.
Mortal Engines ne bénéficiant d'aucune promotion, je doute que son statut mi-sérieux mi-nanar l'aide à rencontrer un grand succès. Ne vous attendez donc pas à une suite qui explorerait les nombreuses possibilités citées au coin d'un dialogue ou l'autre.