Sans doute le plus gros rêve humide de mechaphile depuis Pacific Rim, et il faut bien avouer que niveau mecha design et inventivité de tous les instants, ce long-métrage se pose là. L'univers est à l'avenant, et c'est un régal de plonger dans une production où un budget conséquent permet de lui donner vie sous nos yeux. Autant dire que cela va faire un bide, d'ailleurs j'ai cru jusqu'à la dernière seconde que je serai seul dans la salle, avant d'être rejoint par deux autres personnes. Sachant qu'il est sorti la veille au moment où j'écris ces lignes (officiellement il y a deux jours mais il n'y avait même pas de séances programmées ce jour-là près de chez moi).


Si vous avez vu les bande-annonces, vous savez que l'histoire se déroule dans un monde post-apocalyptique où des villes forteresses immenses et motorisées parcourent les terres dévastées à la recherche de ressources. Ressources qui sont essentiellement d'autres villes. C'est dans ce contexte que nous découvrons Tom, historien londonien spécialisé dans les anciennes technologies, et Hesther, qui cherche à atteindre Londres pour retrouver l'assassin de sa mère.


Malgré les promesses, j'avais tout-de-même peur du résultat, dans la mesure où il s'agit d'un film "produit par" - en l'occurrence Peter Jackson - et non pas "réalisé par" ; en effet, si Christian Rivers travaille avec le Néozélandais barbu depuis Braindead, il s'agit de son tout premier long-métrage en tant que réalisateur. Et si nous pourrons reprocher un manque de personnalité à la mise-en-scène, il faut admettre que le cinéaste fait le travail, propose quelques séquences dantesques et met bien en valeur le gros point fort de Mortal Engines : son univers visuel. Inutile de préciser que le résultat est à voir sur grand écran pour en profiter au maximum.


Les deux personnages principaux sont relativement génériques, même si nous sentons à travers les bribes de son passé que Hesther est beaucoup plus complexe qu'il n'y parait ; au point d'avoir pris une décision extrême à un moment de sa vie, dont je ne vous dirai évidemment rien. Comme il s'agit d'une adaptation de bouquin, il est très probable que celui-ci propose une écriture bien plus fouillée de ses héros, là où le film ne peut vraiment que les survoler. Pour la même raison, le scénario possède quelques facilités, des coïncidences qui s'expliquent probablement par les limites de l'adaptation. Cela ne gâche heureusement pas le plaisir.


Mortal Engines fait probablement partie de ces œuvres qui seront boudées en salles et réévaluées avec le temps, avec son univers post-apocalyptique original, son histoire simple au premier abord mais aux thèmes plus profonds qu'il n'y parait, et ses méchas que les plus cartésiens trouveront ridicules sous prétexte que les auteurs ont transformé la cathédrale Saint Paul en canon-laser. Mais si c'est votre délire, alors ce ne sera rien que du bonheur.

Ninesisters
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le 9 déc. 2018

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Ninesisters

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