Cité fier d'être londonien frappe dans tes mains...

Je suis assez mitigé pour cette production. Je n'ai pas détesté, mais j'ai tout de même trouvé le temps de le voir passer... Mon temps ! Et ça ce n'est jamais très bon signe.


Je crois que pour résumer, j'ai apprécié la forme sans être satisfait du fond. Mais c'est un peu expéditif, essayons d'étayer un peu.


Le film s'ouvre sur la forme. On assiste à la course poursuite de structures: gigantic VS small. Selon moi le pari de transposer la démesure a l'écran est réussi. Les effets audios, mêlés aux animations de ces monstres architecturaux évoluants sur une terre post apocalyptique dévastée, délivrent la sensation de grandeur au spectateur. Dans la lignée, j'ai apprécié les différents véhicules et leurs inspirations variées: grosse ville, mille pattes, prison, avions... Il faut souligner le travail titanesque effectué sur ces bâtiments et leurs styles respectifs. En revanche n'étant pas spécialisé, je ne saurais catégoriser le courant. C'est du néo rétro stemapunk contemporain? Passons!


La forme: check.
Le fond ? Pas Chek.


Je ne peux pas valider l'histoire qui nous est présentée. Franchement sur papier ça tue. C'est le genre de films où tout est permis puisque l'intégralité de la société que nous connaissons a disparue et les événements sont tellement lointains que même la période entre notre référentiel actuel et la guerre des 60 secondes, qui dessine une rupture définitive à l'échelle mondiale, nous est totalement inconnue. En ce sens j'ai aimé quelques éléments soulevés comme la religion, l'immortalité (le rescucité), l'évolution technologique... Ces thèmes nous apportent en quelque sorte des réponses sur ces sujets que nous ne maîtrisons pas encore mais sur lesquels nous nous posons déjà des questions... Tu suis?
La vision des protagonistes de leur passé (de notre présent) nous fait en revanche directement écho mais plutôt en tant que clins d'œil: les twinkies, les minions, la confection du thé... Le fait de survoler tous ces éléments permet au spectateur de les interpréter de façon personnelle et c'est pour cette raison que j'ai aimé apercevoir certains sujets sans les approfondir réellement. Ca c'est pour la partie positive du background. L'intrigue quant à elle est tellement décevante. On a le droit à un Quentin filsdeup de bas étage qui n'a pas appris des erreurs du passé et qui veut régner grâce à sa puissance de feu.--------Par contre maintenant on sait que Hugo Weaving ne ressemble plus à un renard lorsqu'il porte la barbe et qu'il arrive même à avoir la classe. On est loin de l'agent Smith.---------- On tentera bien de renforcer l'histoire et l'intérêt du spectateur en incorporant une histoire de famille, une histoire d'amour (deux d'ailleurs), et c'est à peu près tout en fait. Franchement l'arc narratif manque d'inspiration et les thèmes secondaires sont plus intéressants que les principaux.


En parlant de thème, cela me fait penser qu'il faut aborder la caricature. Je ne sais pas si c'était volontaire ou non mais sérieusement c'est très très TRÈS caricatural. Je fais un petit listing non exhaustif:



  • Les personnages : les relations entre eux, les attitudes, les caractères. C'est à peu près ce que l'on voit partout.


  • Postures héroïques: les mouvements de caméra, les cadrages, les répliques... Un peu comme un personnage bad ass qui relève la tête lentement après avoir atterri en appui sur ses quatre membres. Le type qui passe sa veste d'aviateur sur lequel on cale un petit slow-motion pour appuyer le propos. Lourd.


  • Opposition: trop net démarcation entre les deux camps qui s'opposent. La partie Asie qui est représentée comme... Ben comme des asiatiques qu'on caricature. Les gars sont peace, se fondent dans la nature en harmonie. Ce sont des moines bouddhistes en fait. Ils ont des architectures rondes, une flotte de véhicules volants doux, portés par le vent. Et leur leader se coiffe comme Elvis... Of course! Le bloc civilisé, anglais qui n'a pas revu son échelle sociale et qui persiste à conserver un mode de vie dépassé prêt à poursuive la surconsommation alors que la planète se meurt dans le seul but de les gouverner tous...! Leurs constructions sont tranchantes, taillées à la serpe et destructrices. Ils consomment sans relâche et souillent l'air d'épais nuages noirâtres.



Vous aurez compris mon point de vue, je vais encore le résumer au risque de me répéter. J'ai beaucoup plus été touché par les quelques petites réflexions dispersées par ci par là et par le rendu visuel que par le scénario principal qui ne prend pas le risque de s'éloigner des codes du genre. Les grands thèmes qui bordent le récit sont aussi intéressants: Histoire qui se répète, dictature, sédentarité / nomades, sagesse / surconsommation. Ca m'a donné envie de m'intéresser aux bouquins en revanche qui doivent prendre le temps de développer de nombreux axes qui ne peuvent pas l'être en deux heures de projection.

Bolivian
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le 15 déc. 2018

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Bolivian

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