Une plongée dérangeante au coeur des nuits de LA.
Night Call c'est 2 choses : tout d'abord l'ascension d'un sociopathe effrayant interprété de manière magistrale par Jack Gyllenhaal et de l'autre une plongée au coeur des nuits de LA.
Night Call est un bon film, il est prenant et haletant, et doit en grande partie son pouvoir de fascination à Jack Gyllenhaal, qui campe à merveille une personne victime de frustration cherchant à prouver de quoi il est capable. Mais derrière ce besoin de reconnaissance il y a un personnage ambiguë, dérangeant voir presque effrayant par moment. Et finalement avec ses faux air de candide notre anti-héros s'avère être manipulateur et sur de lui près à tout pour soumettre les autres à sa volonté et ses ambitions.
L'interprétation de Jack Ginehall est très réussi, sans doute la meilleure de sa carrière et sa transformation physique rend son personnage encore un peu plus effrayant voir morbide, on peut quand même se poser la question, faut il forcément perdre du poids à Hollywood pour incarner des personnages à fort potentiel Oscarisable ? La question mérite d'être posé.
Derrière il y a une belle brochette de second rôle notamment René Russo et Riz Ahmed, tous deux véritable marionnettes entre les mains de notre ami Jack. Malgré cela on pourra reprocher au réalisateur de ne pas pousser encore plus loin le vice, de ne pas enfoncer encore plus loin dans l'indécence son personnage principal, même si il va très loin on restera sur sa faim.
L'autre acteur majeur du film est la ville de Los Angeles et sa vie nocturne parcouru au volant d'une voiture. Existe t'elle d'ailleurs autrement qu'à travers l'automobile ?
Tout de suite cette thématique mainte et mainte fois reprise force évidement la comparaison avec d'autres oeuvres réutilisant les mêmes codes. On pensera donc indubitablement à Drive ou encore Collatéral, et c'est là peut être l'un des points faible du film, la comparaison. D'autres sont passés avant avec plus de brio, dommage. Il ne faut pas nier pour au tant le talent du réalisateur qui film efficacement cette ville, on ressentira également du frisson lors que Jack appuie sur le champignon mais clairement Dan Gilroy n'a pas la virtuosité d'un Nicolas Winding Refn ou encore le savoir faire d'un Michael Mann pour sublimer LA à travers l'automobile. De ce manque de maitrise naitra un peu de frustration. Et c'est là sans doute toute la difficulté de l'exercice comment passer après d'autres qui ont réussi à donner vie avec plus de talent à LA.
Alors que retenir de ce film ? Le choc des images et un Jack Ginehall convaincant, en course pour l'oscar probablement, ne suffisent pas à faire passer le cap du divertissement correct mais sans plus au film. La Faute sans doute à une comparaison par toujours à son avantage avec d'autres ténors du genre.