Cette ficelle sur laquelle on tire... tire...
Non mais c'est quoi cette histoire qui tourne en rond, répétitive, qui n'en finit pas? Un film qui repose sur la même scène qui passe en boucle pendant deux heures, qui, en tant que telle, n'est pas inintéressante, mais c'est lourd... L'histoire, au départ, est plutôt intéressante, un mec (Gyllenhaal) qui découvre le monde de la nuit, de l'infotainment, du "journalisme", du sensationnalisme, de la course à l'image choc... OK. Why not? Mais ce qu'on voit en deux heures, ça aurait pu tenir sur dix minutes de court métrage. Le personnage principal n'évolue pas. Il reste le même. Un sociopathe (plutôt bien interprété) qui monte en régime, qui aspire à devenir le meilleur. Un film qui dit quelques trucs sur la société actuelle, sur le journalisme, sur la course à l'audimat, mais c'est tout quoi... pas plus? Pas de contre-point? Pas de morale? Pas d'éthique? Rien n'est questionné? Ou si, quand c'est questionné, ça l'est, mais mollement. Alors quoi? On veut laisser le spectateur se faire son opinion? Ok... Mais c'est un foutu pugilat contre l'infotainment (à raison), mais Gilroy en fait trop... ou plutôt pas assez. Il signe ici une oeuvre assez médiocre, plutôt bâclée. On se demande si le mec n'a pas écrit ça dans ses chiottes. Même l'image est assez limitée, aucun réel effort. Or, la ville s'y prête, possible de prendre son temps, de s'arrêter, de se poser, de prendre au sérieux l'esthétique du film... mais NON ! C'est chiant. C'est mauvais. C'est limité. Y'a rien de pensé. De posé. On veut ici raconter une histoire de quelques minutes sur deux heures... Pourquoi? Aucun effort. Quand on fait un film, c'est qu'on a un truc à raconter. L'idée n'est pas de faire un film pour faire un film. Au fond, on ressent rien, on s'en fout presque du film. On y pense pas. On y réfléchit pas. On ne revient pas dessus. Il en touche une sans bouger l'autre...