Night Call par Matt Pickles

Attention film d'exception, tout d'abord le sujet est original, on pourrait penser qu'il est exagéré mais il ne dévoile qu'une triste réalité, le public veut sa dose de malheur et d'hémoglobine aux infos. Plus sordide et glauque sera le crime, plus retenue sera son attention, à condition d'obtenir la vidéo la plus croustillante et détaillée de l'histoire. Il devient donc logique de déclencher certaines vocations chez des personnes en mal de sensations fortes et dont la vie est au point mort comme l'anti-héros de Nightcrawler (Night Call en VF, encore un titre anglais traduit en ... anglais pour le déficient anglophone moyen mais aussi pour faire de l'oeil aux fans de Drive) .

Côté acteur, Jake Gyllenhaal est super convaincant en paumé qui finit par trouver sa voie, à savoir celle de filmer du sensationnel le plus graphique possible pour gagner sa vie. Son personnage n'est certes pas très instruit mais diablement calculateur et efficace dans sa nouvelle vocation. René Russo ne démérite pas non plus en femme prête à tout pour remonter les audiences de sa chaine.

Passons à la réalisation, Dan Gilroy filme des cameramen, on alterne donc les prises classique et d'autres caméra à l'épaule, c'est nerveux, la tension monte graduellement au fur et à mesure que son héros gagne en expérience et en assurance.

Niveau Musique c'est du Newton Howard de bonne facture qui accompagne le film avec des thèmes particulièrement efficaces lors des séquences de caisse.

Enfin, je ne lui ai pas trouvé de défaut, il faudrait que je le revoie peut-être mais impossible de lâcher le film une fois embarqué, on devient happé par cette course au sensationnel, cette curiosité perverse graduelle, à l'image de ce public devenu insensible aux horreurs quotidiennes et qui en veut toujours plus.