Un divertissement de haute facture porté par un Jack Gyllenhaal magistral

Night Call est un divertissement de haute facture. Loin d'être aussi retors que le dernier de Gyllenhaal, "Enemy", Night Call arrive à allier le suspens et la tension d'un bon thriller, avec une psychologie de personnage qui vous laissera pantois. Car celui qui porte ce film, c'est bien Gyllenhaal, dans son rôle de pigiste solitaire et ... je n'en dirai pas plus au risque d'en froisser quelques-uns, bien que cela ne constituerait pas un spoiler : en effet, on comprend assez vite (voir dès le début) à quel type de bonhomme on a affaire. De ce fait, il n'y a pas de construction de personnage à proprement parler, ce qui fait selon moi la force du film. Au lieu de laisser un travail d'interprétation au spectateur, Dan Gilroy le place directement devant la réalité du personnage, contribuant à l'installation d'une tension palpable du début à la fin.
Le film se découpe en deux parties : le réalisateur nous fait d'abord mariner, on se familiarise avec les différents protagonistes, la tension est palpable mais n'atteint son apothéose qu'en deuxième partie, où le personnage de Gyllenhaal se révèle complètement. Le bouquet final vient couronner 2 heures d'une expérience à la fois fascinante et malsaine, où Gyllenhaal vous aura parfois dégouté, parfois amusé mais jamais ennuyé.