Night Call par Quintin Leneveu
Auteur du magnifique "The Fall" de Tarsem Singh, Dan Gilroy signe son premier film en tant que réalisateur. Et pour ce premier essai, le cinéaste s'attaque à un sujet des plus étranges : les cameraman qui filme les faits divers aux Etats Unis. Ce postulat de base promettais déjà beaucoup et la présence au générique de Jake Gyllenhaal rendait le film encore plus attrayant. Mais qu'en est il du résultat final ? Et bien force est de constater que, dans l'ensemble, le film tient la route. Commençant de façon assez bizarre, avec ce personnage étrange, joué à la perfection par un Gyllenhaal glauque et glaçant, le film s'enfonce peu à peu dans une ambiance malsaine et pesante qui durera jusqu'au bout du film. Les séquences s’enchaîne dans une escalades de perversion, le personnages ne reculant plus devant rien pour arriver à ses fins. Néanmoins, on regrettera que ces situations soit trop souvent prévisibles. On dévine trop facilement les intentions d'un personnages qui aurait dû être beaucoup plus obscur et difficile à cerner. De même, la forme trop classique de l'histoire, sans nuire au récit, fait que le film ne sort pas plus du lot que cela.
Côté visuel, le film est dans la droite lignée de "Drive" (comme trop souvent dans le ciné indé depuis 2010) : lumière vive et fluo, Los Angeles filmé depuis le bitume, violence esthétisé à l’extrême,.... Bref, rien de bien original ici non plus.
Au final, si "Night Call " est un très bon film, il reste très classique dans la forme et ne parvient donc pas à surprendre plus que son sujet le permet. Reste un bon moment de cinéma et une performance d'acteur remarquable.