Les premières minutes mettent en avant un problème plutôt gênant : la direction d’acteur. Si le roast-beef de service et la demoiselle en détresse s’en sortent plutôt pas mal, il n’en est pas de même pour le gang de l’appartement ou le «gentil wesh». Ce dernier agace plus qu’il n’attire la sympathie et est représentatif du second souci, à savoir la représentation de la jeunesse actuelle. Ce n’est certes pas totalement erroné, mais le film tombe dans la facilité en enchaînant le cliché des fumeurs de joints tout le temps en soirée. Puis le dialogue sur «Zlatan» pour être dans l’air du temps surprendra sûrement les spectateurs d’ici quelques années, et pas de la meilleure des façons.
Cependant, malgré ces défauts d’écriture qui gênent à la cohérence de l’univers et rendent la première partie un tantinet pénible, le film bénéfice d’une solide identité visuelle. Avec un tournage aussi serré on est étonné de pouvoir contempler une photographie de cette qualité, notamment dès qu’il s’agit de mettre en image les décors intelligemment choisis. St Quentin fut sélectionné, apportant une touche inquiétante à travers ses grandes places et rues désertes. Une ambiance tendue s’en dégage, la tension montant ainsi peu à peu au fil de cette course-poursuite nocturne.
Seri nous offre à ce titre un tueur iconique, auréolé de mystère, dont la motivation est infaillible. Sa première apparition, où il dévoile son objet de mort (sa voiture) est superbement mis en scène, rappelant le Christine de Carpenter et son érotisation mécanique.
La suite de cette critique à l'adresse suivante : https://cinegenre.wordpress.com/2016/01/27/night-fare-de-julien-seri-2015-ou-duel-en-banlieue/