La féminité et les moyens d'en abuser

Il fut un temps où Luc Besson avait des ambitions esthétiques. C'est le cas avec Nikita. Le scénario pouvait être intéressant mais comme d'habitude, cette histoire d'une criminelle droguée que les services secrets transforment en tueuse est peu crédible et pas très bien menée. Passons. J'ai renoncé à attendre de Besson un bon scénario (depuis le Dernier combat qui avait sans doute l'avantage d'être muet).
En revanche la caméra est souvent virtuose et le rythme très inhabituel pour un film Français. Par ailleurs la bande son signée Eric Serra est comme d'habitude un élément essentiel du film (Combien de compositeurs français de musique de films sont immédiatement identifiables?). La BO a d'ailleurs reçu plusieurs récompenses méritées. De même Luc Besson dirige une pléiade de bons acteurs (comme toujours même les seconds rôles sont remarquables y compris quand ils ont peu de texte à défendre) . Il réutilisera même Jean Reno dans le même rôle de nettoyeur en un peu moins psychotique (Leon).
Et puis il y a le cas Anne Parillaud (le rôle titre), exécrable à mon avis quand elle hurle, parfois touchante notamment dans ses scènes avec Jeanne Moreau. Son César me semble quand même très généreux, sauf si on compare sa prestation à ce quelle montrait habituellement à l'écran. On sait pourquoi Luc Besson (comme Alain Delon auparavant) lui ont donné des premiers rôles. Passons ...
Luc Besson aime le cinéma, c'est incontestable. Quel dommage de ne jamais proposer un scénario qui tienne la route jusqu'au bout (la fin est d'une incroyable facilité). Un jour peut-être ...