(...)Lorsque Llewelyn met la main sur la sacoche pleine de billets, il le fait de la même façon négligente et ingénue que la plupart des autres personnages inventés précédemment par les frangins réalisateurs. Il subit le syndrome du “mauvais endroit au mauvais moment”, s’introduisant dans une spirale infernale qui déclenchera bon nombre de quiproquos et surtout une réaction en chaîne qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Car depuis Sang pour Sang, nombreux ont été par la suite les films des cinéastes frappant les protagonistes de cette malédiction. Un simple coup de téléphone dans Fargo, un placard banal dans Burn After Reading, ces simples erreurs de la vie de tous les jours ont des conséquences absolument dramatiques, principalement le meurtre chez les deux frères, en bon cyniques qu’ils sont. C’est souvent grâce à ce dispositif, couplé à la banalité des situations et la simplicité d’esprit des personnages que naît le rire jaune. La comédie macabre n’est jamais bien loin. Le fait de s’emparer d’un objet qui ne lui appartient pas va déclencher la fameuse spirale meurtrière évoquée plus haut, exécutée par l’effrayant Anton Chigurh (Javier Bardem). Éparpillant les corps sans vie derrière lui, l’homme se lance dans une chasse à l’homme en vue de retrouver son dû. Une course-poursuite dont personne n’en ressortira indemne. Quelques mots pour saluer à nouveau l’impressionnante performance d’un Javier Bardem dont la métamorphose en tueur glacial et bestial a été maintes fois louée, de même que les armes surréalistes l’accompagnant tout au long de cette randonnée mortelle (...)
L'avis de LORIS, pour Le Blog du Cinéma