Revu dans l'optique de découvrir la trilogie entière dans l'ordre chronologique. Toujour aussi bon. Mais je crois que c'est celui que j'aime moins sur les trois (même si j'ai mis 7 aux trois films).


===================================


J'aime bien Araki. "Nowhere" fut une vraie claque la première fois que je l'ai vu. Aujourd'hui je me tempère. Et puis il faut bien le dire, il s'est considérablement amélioré avec "Mysterious Skin" (qui semble être un remake dramatique de ce film tant on y trouve de similitudes) et ensuite "Kaboom" bien plus radical dans le traitement.


Le scénario est intéressant pour toute la symbolique que Araki utilise : il ne fait jamais que parler de la difficulté de l'adolescence à trouver son identité au travers de toutes ces images que le jeune consomme. Dark est certainement Araki, et malgré le bordel ambiant, on peut résumer l'intrigue à un coming out ! Après, c'est vraiment le foutoir et c'est là que c'est dommage. On pourra argumenter que le fond rejoint la forme, car la vie d'un ado, c'est ça, c'est plein d'images plein de timelines en même temps, un chaos qui ronge l'adolescent autodestructeur par nature. Mais je ne suis pas entièrement convaincu par cette théorie. Ce n'est pas parce qu'un film traite de l'ennui qu'il doit être ennuyeux. Donc l'intrigue aurait certainement gagné à être un peu plus structurée. Le spectateur ne lâche pas prise pour autant grâce à un bon nombre de très bonnes scènes bien exploitées.


Araki aime le kitsch, ce n'est une surprise pour personne. Même lorsqu'il réalise "Mysterious Skin" il ne résiste pas à envoyer des images bien kitsch, bien guimauve. On retrouve donc cette obsession ici, avec un zeste de Z (là aussi c'est fréquent chez le réalisateur). Et enfin une esthétique plutôt léchée avec un beau jeu de couleurs. Les acteurs sont tous issus de la télé principalement, ce qui renforce le sujet du film. C'est l'occasion pour ces jeunes stars des années 90 de casser leur image, et ils le font tous avec un plaisir communicatif.


Bref, "Nowhere", c'est un peu le foutoir, mais on prend bien son pied. J'espère que le prochain Araki sera une bombe.

Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 14 mai 2014

Critique lue 325 fois

4 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 325 fois

4

D'autres avis sur Nowhere

Nowhere
Citizen-Ced
7

Ado-calypse

Sorte de plongée psychédélique dans la journée d'une bande d'ados, Nowhere c'est un peu un condensé de tout ce qu'on a dans la tête à cet âge là : un gros bordel mélant rêves et désillusions, amour...

le 26 mai 2014

24 j'aime

Nowhere
Velvetman
9

Generation X

A Los Angeles, plane un air lancinant qui chuchote ses chansons mais voit siffler un refrain malheureusement aussi inquiétant. Sous ce soleil doré, la jeunesse est grivoise, droguée et enjouée mais...

le 17 sept. 2018

23 j'aime

1

Nowhere
Le_Prophète
9

Nowhere Boy.

Lorsqu'on regarde un film de Gregg Araki, il faut déjà commencer par s'imaginer que la moitié des humains sont gays, ça enlève quelques surprises. Faut aussi s'attendre à quelque chose d'assez...

le 19 janv. 2013

20 j'aime

2

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55