On voulait tout casser par pierrick_D_

"Le coeur des hommes,Chapître de trop:L'infarctus".Kiki,un quadragénaire atteint du cancer,apprend qu'il n'a plus que deux mois à vivre.Il décide alors de partir faire un tour du monde en bateau,ou plutôt un tour de la baie vu le temps qui lui est imparti.Il cache la vérité à ses trois potes de toujours,mais ils vont cependant la découvrir par le biais d'une "astuce" scénaristique d'une insondable crétinerie.Après "Le fils à Jo",il s'agit du second film écrit et réalisé par Philippe Guillard,qui dans une autre vie fut rugbyman de haut niveau et fit partie de la fantasque équipe du Racing Club de France,qu'on n'appelait pas encore Racing 92,ces types qui jouaient avec des noeuds papillons roses.On comprend donc qu'il soit attiré par les histoires d'amitié virile.Seulement,des scénarios comme ça,on en a un peu trop vu.Toujours les mêmes bandes de copains sur le retour,les mêmes bobos parisiens,joués par les mêmes acteurs,avec les mêmes problèmes de couples,d'enfants,de santé,de boulot et de fric,les mêmes tubes en anglais placés là pour tenter de donner de l'élan à des moments creux.Ca passe encore quand c'est bien fait,mais là on est loin du compte.Comme trop souvent,on ne voit pas vraiment ce que ces mecs foutent ensemble et on a du mal à croire à leur indéfectible amitié,la palme revenant à un Vincent Moscato qui doit probablement à son passé de rugbyman international,et donc de bon ami de Guillard,d'être là.Que les types soient très différents n'est nullement un problème,mais quand ils paraissent n'avoir rien en commun ça le devient.D'autre part,rien ne fonctionne ici.Il ne se passe pas grand-chose et les scènes répétitives qui voient les gars se réunir entrecoupées de moments de leurs vies personnelles,se succèdent sans rythme et sans énergie.Tout semble artificiel et les séquences d'émotion ne marchent pas plus que les scènes à visée humoristique,les moments en groupe étant surjoués.C'est mal écrit,mal filmé,et on s'ennuie ferme.Des flashbacks ringards, du pompage du "Coeur des hommes",voir la réunion générale dans la maison de bord de mer,,des tartines de pathos à la mode,un des types a un enfant handicapé,on attend patiemment que ça veuille bien se terminer.Il y a bien quelques punchlines qui matchent et des instants fugitifs où l'émotion affleure,mais pas de quoi faire un film.Même les acteurs,qui habituellement sauvent les meubles dans ce genre de situation,ont l'air usés jusqu'à la corde.Kad Merad est inexpressif au possible,Charles Berling pense visiblement à autre chose,et Moscato rame sans succès pour compenser l'effet "erreur de casting".Seuls Benoît Magimel,dont le talent parvient à transcender la pâleur de son rôle,et l'inconnu de l'étape Jean-François Cayrey,au beau tempérament comique,échappent au bouillon.Les femmes sont quasiment absentes du tableau mais Anne Charrier et Emma Colberti,deux belles et bonnes comédiennes plutôt habituées aux productions télévisuelles,campent solidement leurs personnages.