AVIS A CHAUD
Comme prévu, le nouvel opus de Nicolas Winding Refn , attendu au tournant suite au triomphe de « Drive » , subit les foudres des festivaliers qui se donnent à cœur joie pour flinguer à tout va tout ce qui brise les conventions et les attentes prédéfinis (ça serait pas une sorte de racisme?) .
certes, « Only god forgives » n’est pas le chef d’œuvre absolu de son auteur (mais en a-t-il seulement eu la prétention ? il est clair que non) et il peut être dommageable que ce dernier contient , tout comme dans « valhalla rising » (considéré à juste titre comme le « 2001 :l’odyssée de l’espace » du film de vikings) un « léger » abus de poses intellectualisé pas toujours nécessaires et pouvant alourdir quelque peu le propos (les hallucination prémonitoires de Julian auraient peut-être pu être coupé au montage, et encore quoique).

Néanmoins , c’est quand même un comble de lire ou entendre des commentaires de la part des journalistes professionnels sensées connaître leur boulot comme « trop violent », « pas assez d’action » , « scénario qui tient sur un rouleau de pq » « métaphysique » ,ou encore « lent » .

Je ne vise pas les éternels allergiques à NWR, qui eux au moins savent à quoi s’attendre et ont le mérite de savoir de quoi ils causent et d’argumenter leurs opinions, pour les autres, c’est quand même franchement embarrassant.

En effet, est-on surpris d’assister à un dialogue étiré à foison dans un Tarantino ? De découvrir des décors gothico-kitsch dans un Burton ? Ou encore de voir des images étranges dans un Lynch ? NON.

Et ben désolée mes coco, mais c’est exactement la même chose pour un cinéaste aussi singulier que le Danois enragé et il faut que la presse apprenne à se renseigner avant de dire tout et n’importe quoi (j’en ai quand même entendu quelques-uns qui croyaient dur comme fer que NWR en était qua son deuxième film, alors qu’il en est à son neuvième, vive le professionnalisme - -‘).

Donc pas de quoi être surpris, hormis pour les néophytes qui eux auront de bonnes raison d’être désarçonné si il commence ma filmo du réal via ce dernier film en date.

Only God Forgives est représentatif de la carrière du cinéaste, est fait même assez patchwork.

L’ambiance est malsaine et sale, la violence y est inconfortable (mention à cette séquence de torture sorti tout droit d’un Dario Argento) , les dialogues assez absents et le héros (‘fin anti-héros) est une fois encore un autiste mutique et enfermé dans sa représentation du monde extérieur.

Comme d’hab, l’intrigue est minimaliste et va à l’essentiel, sans passer par des passages sur explicatifs et autres flash-back (en même temps, avec 3 millions d’euros, il risquait pas de nous pondre un film ultra dense, même si il l’aurait voulu).
Je vais encore en choquer mais il faut arrêter de croire cette légende urbaine comme quoi c’est le script qui fait tout le film (bon parfois oui, mais c’est loin d’être une généralité absolue) ce qui prime n’est pas tellement ce que l’on raconte mais LA MANIERE de la raconter




Vous croyez qu’il fait comment Cameron pour parlez à l’inconscient collectif ? ) Et NWR sait comment raconter une histoire sans passer par le storytelling (art qu’excelle Spielberg, actuellement président du jury Cannes).

Etant lui-même quelque de mutique, il décide, via des plans longs ultra stylisés « à la Kubrick » d’utiliser un langage de symboles.
Les images parlent d’elle mêmes et sont explicatif, sans que des dialogues ou autres voix-off superflus (à l’inverse du dernier Terrence Mallick , « à la merveille) viennent parasiter tout ça .

Oui c’est lent, oui certaines images sont ptètre en trop et d’autre manquent ptetre à l’appel, mais la mise en scène toujours aussi hypnotique et la puissance émotionnel, iconique et évocatrice des images qui se suffisent (le triturage de l’utérus est on ne peut plus démonstratif) font de « Only God Forgives » une expérience hors du commun pour ceux qui se donneraient la peine de se laisser entraîner.

Bref, le seul véritable piège, si il devait en avoir un, ce serait de ne pas avoir fait un « Drive » bis, et ainsi ne pas s’enfermer dans la boite que certains avaient déjà étiqueté, d’avoir fait comprendre que le bonhomme n’était pas encore prêt à vendre son autonomie à personne, et de s’être offert une bonne récréation (au même titre que le «boulevarde la mort » de Tarantino en son temps), à la fois :
Intransigeante
Surnaturelle (les personnages sont comme enfermes dans une sorte de purgatoire, attendant le châtiment proportionnel à leur fautes et le personnage du flic adepte du karaoké est monolithique, fait apparaître une lame comme par enchantement et se comporte comme un ange vengeur, … n’oublions pas que le titre est « Only God Forgives »)
Et mystique à la Jodorowsky (venu présenter son nouveau film ; « la danza de la realidad » et qui a droit à une dédicace dans le générique de fin, tout est lié jvous dis)

Sûrement pas mon coup de cœur de l’année comme le fut « Drive » à l’époque, mais cela reste dans le haut du panier des incontournables de 2013, et NWR reste l’un des cinéastes les plus fascinants de la nouvelle génération.
C’est quand il veut pour nous faire un comic-book movie, vu le talent, ce serait un gâchis de pas en profiter.
BastienInacio
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le 23 mai 2013

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BastienInacio

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