Je l’attendais ce film ! Un peu trop surement. « Drive » était pour moi le meilleur film de 2011, méritant amplement son prix de la mise en scène à Cannes. Mais les attentes pour « Drive » étaient moindres voir nulles par rapport à celles placées dans « only god forgives », pour la simple et bonne raison que je ne connaissais alors que très peu le cinéma de Nicholas Winding Refn et la désormais incontournable « stone face » de l’acteur Ryan Gosling.

Placardée dans toutes les lignes de métro de la capitale frrrançaise, impossible de rater la tête menaçante de l’acteur à l’oeil fou. En général, ce genre de promotion débordante pour un film, est plutôt mauvais signe. Ca sent le coup marketing à plein nez et les marchands de produits dérivés se frottent déjà les mains. Moi même ayant bien sur très envie de posséder l’affiche secondaire du film avec une tête de dragon bleue et rouge, couleurs maitresses du long-métrage. Un phénomène qui rappelle un peu celui de Sin City (2005) de Robert Rodriguez. « Only god forgives » est typiquement ce genre de « films de noms » (Gosling acteur désormais star d’hollywood et Refn, également révélation du festival de Cannes 2011) qui, s’ils ne possédaient pas ses fameux noms, ne sortiraient peut être même pas en salle mais directement en DVD.

Mais voilà, entretemps, « Drive » est passé par là et le réalisateur a carte blanche pour réaliser le film de son choix, quitte à cabotiner en réalisant la casi copie de son précédent succès. D’ailleurs, le spectateur n’est pas loin de se faire purement et simplement escroqué. Lecteurs de cette critique, courrez voir le film avant de passer pour un naze, un sans le sou, dans une soirée mondaine ou ghetto.

Maintenant, si on s’en tient au film en lui-même, on peut lui trouver quelques qualités : la mise en scène est léchée, impeccable ( un peu trop) et Gosling impose toujours son expression de boudeur qu’il avait dans « Drive ». Mais c’est vrai qu’il a oublié le scénario sur ce coup là. L’histoire est inexistante et Nicholas Winding Refn n’a absolument rien à dire. Un peu facile de se cacher derrière un pseudo-intellecuelo-mythologico concept. Il ne trompe personne, son film n’est que règlements de compte violents entrecoupés de scènes de karaokés. Cette violence est d’ailleurs ici plutôt gratuite et elle est appuyé par une musique électro omniprésente (encore une facilité). On a un peu l’impression que Winding Refn a voulu parodier son cinéma, qui emprunte déjà beaucoup à d’autres grands noms : Stanley Kubrick, Gaspard Noé, Wong Kar Wai…

Voilà donc assez déçu de tout ça mais on a tous droit à l’erreur et Refn n’en est pas non plus à son premier long-métrage. Si on regarde en arrière, sa filmographie est même plutôt bien fournie et assez cohérente. Je vais de ce pas regarder « Le guerrier silencieux » (2009) du même réalisateur, histoire d’être sur de ne pas avoir affaire là à un charlatan.
Moltès
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le 25 mai 2013

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