Je tiens avant de commencer à dire que j'ai mis 1 étoile à défaut de pouvoir mettre moins. J'ai eu le déplaisir, malheureusement en embarquant dans cette affaire trois de mes amis, de voir hier soir Only God Forgives. J'avoue ne pas être un fin connaisseur de Nicolas WINDING REFN, dont je n'avais vu que Drive - et préfèrerais qu'il en soit encore ainsi - ; cependant ce film n'a rien de ce qui avait pu m'intéresser dans le précédent avec Ryan GOSLING : une ambiance froide dans laquelle naît une relation atypique qui gagne en intensité et un rythme un peu long à se mettre en place mais qui s'accélère au fur et à mesure que la violence croît.

Là, ce n'est pas simplement de longueurs dont on pourrait parler mais bien de lassitude. Rien ne vient éveiller l'attention ni même la curiosité. Un scénario bien mince et improbable, qui espère peut-être attraper un public par une surenchère de sang et de sévices. Une histoire de vengeance avortée (une mère veut que son dernier fils venge la mort de son aîné mais ce ne sera pas le cas), des personnages caricaturaux sans être donnés comme tels, un regard vaguement esthétisé porté sur la ville de Bangkok : des couleurs saturées, une obscurité sordide et monotone ; un rouge, peu original et surcaractérisé, qui se veut symbolique au plus haut point (le sang, moteur du drame familial, issue inévitable de la violence des bas-fonds, plaisir sadique du bourreau).

Ce film est d'un calme plat - ce qui vient volontairement contraster avec la violence des scènes de torture et la vulgarité des propos (penser à Kristin SCOTT-THOMAS, à peu près tout au long du film) - et le jeu des acteurs, pourtant bon par ailleurs, n'arrange rien ! Ryan GOSLING, inexpressif, taciturne et impuissant jusqu'à la fin, ne fait que poser avec une mine déconfite et fantasmer un passage à l'acte qui ne viendra pas. La musique n'apporte qu'angoisse, au moment voulu (pour désengourdir le spectateur dépité ?), ou ridicule, comme les intermèdes de l'ancien policier qui entonne des chansons d'amour. Le synthétiseur, qui était à propos dans Drive pour un polar dans le ton des Seventies, frole le grotesque dans ce film.
La violence, sans véritable justification, jalonne tous les moments du film dans des scènes d'un gore qui serait des plus comiques s'il n'était mêlé à une volonté malsaine de déranger le public (attouchements publics et incestuels, tableaux sanguinolants à tous les coins de rue, perforations, amputations à tour de bras faites par toutes sortes d'armes aiguisées, dont le sabre de Chang, membre viril de substitution ?).

Exception faite de tout ce qui vient d'être dit, allez voir ce film élégant, tout dans la subtilité, la délicatesse et allez-y avec toute la famille... puisqu'il n'est interdit qu'aux moins de 12 ans !
lvl
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le 7 juin 2013

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